Le 18 février 1858, à la Grotte de Lourdes, l'Apparition, 'Aquero', comme disait Bernadette Soubirous, parle pour la première fois....
À Bernadette qui lui tend une écritoire et une plume pour écrire, elle répond - c'est sa première parole : « Ce n'est pas nécessaire ». La Visiteuse ne veut pas décliner son nom ou ses titres. Elle préfère l'intimité du dialogue cœur à cœur. Puis elle enchaîne : « Voulez-vous me faire la grâce de venir ici pendant 15 jours ? » Voulez-vous... L'emploi du vouvoiement surprend Bernadette, elle qui était de petite taille et qu'on tutoyait universellement, quand on ne s'embarrassait même pas de formules dialogales pour s'adresser à cette pauvresse. Et Aquero ajoute : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse en ce monde mais dans l'Autre ». On peut aussi traduire [Marie parlait en patois bigourdan] : « Je ne vous promets pas de vous rendre heureuse de bonheur de ce monde, mais (du Bonheur) de l'Autre ».
Un certain nombre d'entre nous auront l'occasion de se rendre à Lourdes en cette année 2025 : avec le Frat (rassemblement des lycéens d'Ile de France durant la Semaine Sainte), avec le pèlerinage des Béatitudes en juillet, ou le 'National' autour du 15 août, ou le 'Rosaire' début octobre, ou encore, bien sûr, notre pèlerinage diocésain de Nanterre dans la deuxième quinzaine d'octobre, ou encore en d'autres occasions.
Voici donc trois pépites confiées à Bernadette qui peuvent éclairer notre démarche de pèlerin, même quand nous ne le sommes que par le chapelet quotidien de 15h30 retransmis par les ondes.
« Ce n'est pas nécessaire ». Pèlerin, allège-toi de tout ce qui peut te détourner de la Rencontre. À Lourdes, on vient 'comme on est', dans la vérité de son être. On peut déposer à la Grotte ses fardeaux ; la Présence lumineuse qui irradie de ce qui ressemble à une impasse, un cul de four, n'a point besoin d'artifices mais de confiance.
« Voulez-vous me faire la grâce... ? » Nous sommes précédés et nous sommes attendus. « Quelle joie de te rencontrer ! », proclament les calicots attachés au fronton de nos églises paroissiales. « Quelle joie » murmure Marie ; et, comme à Cana, elle nous tourne vers son Fils.
« Je ne vous promets pas... » Malgré les apparences, à Lourdes, nous n'allons pas… faire provision de grâces, si on peut dire. Ayons des ambitions plus grandes et plus vraies : désirons goûter là-bas un peu à la Béatitude éternelle pour en revenir transformés : « Pèlerins de l'Espérance » !
Père Jean-Luc Abadie