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Décès de Mgr Didier Berthet - 8 septembre 2023


 Messe en mémoire de Mgr Didier Berthet
à l'église Saint-Saturnin d'Antony
mercredi 13 septembre 2023 à 19h
présidée par Mgr Matthieu Rougé.


Mgr Didier Berthet, évêque de Saint-Dié, avait été 
curé de Saint Saturnin de 1998 à 2006 et de Saint-Maxime de 2004 à 2006.

Il a été rappelé à Dieu le vendredi 8 septembre 2023.
Ses obsèques seront célébrées mercredi 13 septembre à 15h en la cathédrale de Saint-Dié.

LETTRE DE MGR ROUGÉ

Chers amis,

Vous venez de l’apprendre comme moi, notre cher Didier Berthet est passé vendredi soir de ce monde au Père.

Je pressens et partage la peine de tous ceux d’entre vous qui l’ont bien connu.
A titre personnel, j’ai fait la connaissance de Didier avant même son entrée au séminaire et nous avons partagé plusieurs années de formation à Rome.
Quand je suis devenu évêque de Nanterre, il m’a dit : « tu verras combien le diocèse est beau ! ». J’ai eu plusieurs fois l’occasion de lui dire combien je partageais son émerveillement.
Notre diocèse sera sûrement bien représenté aux obsèques de Didier (dont nous ne connaissons pas encore le moment).

Je célèbrerai à son intention la Messe d’envoi des laïcs en mission ecclésiale le lundi 25 septembre prochain à 18.30 à la cathédrale.
Que Dieu nous garde dans l’espérance et dans la paix !

Avec ma prière.

Mgr Matthieu Rougé


MGR DIDIER BERTHET, SA VIE, SON PARCOURS

Didier Berthet est né le 11 juin 1962 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). Baptisé dans l’Église réformée de France, il découvre dans les années 80 auprès du pape Jean-Paul II que l’Église catholique est la pleine héritière de la foi et de la succession apostoliques, et y est confirmé en 1983.

Ordonné en 1992 pour le diocèse de Nanterre, Mgr Berthet fut nommé vicaire de la paroisse Saint-Pierre Saint-Paul de Rueil (1993-1994) avant de devenir responsable de l’aumônerie de l’enseignement public de Rueil-Malmaison.

Entre 1998 et 2006, Mgr Berthet fut successivement curé de la paroisse Saint-Joseph de Buzenval à Rueil-Malmaison jusqu’en 1998 puis curé de la paroisse Saint-Saturnin d’Antony et doyen d’Antony entre 1998 et 2006. Entre 2001 et 2003, il fut chargé de l’accompagnement des séminaristes.

De 2003 à 2006, il devint vicaire épiscopal du secteur sud de Nanterre et membre du Conseil épiscopal. Puis il fut nommé curé de la paroisse Saint-Maxime d’Antony entre 2005 et 2006 avant de devenir chancelier du diocèse de Nanterre, membre du Conseil épiscopal et de l’équipe animatrice du Séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux (2006-2007).

De 2007 à 2016, il fut supérieur du Séminaire Saint-Sulpice à Issy-les-Moulineaux.

De 2016 à 2023, il fut évêque de Saint-Dié. Nommé évêque de Saint-Dié par le pape François, son ordination épiscopale a eu lieu le 4 septembre 2016 au centre des congrès d’Epinal. Il est installé en la cathédrale de Saint-Dié le 5 septembre 2016. Il prend comme devise épiscopale : “Pour qu’ils aient la vie” (Jn 10, 10).

Il décède des suites d’une longue maladie le vendredi 08 septembre 2023 à Portieux.

source : diocèse de Saint-Dié


Dans le diocèse, une messe sera célébrée en sa mémoire le mercredi 13 septembre à 19h00 à Saint Saturnin, où il fut curé de 1998 à 2006.

Mgr Matthieu Rougé célèbrera la Messe d’envoi des laïcs en mission ecclésiale à l’intention de Mgr Berthet le lundi 25 septembre prochain, à 18h30 à la Cathédrale de Nanterre.

L’HOMMAGE DE LA CONFÉRENCE DES EVÊQUES DE FRANCE À MGR BERTHET

Le diocèse de Saint-Dié informe que Mgr Didier Berthet, son évêque, est mort le vendredi 8 septembre 2023. C’est une tristesse et un choc pour nous tous, évêques, et pour beaucoup d’autres avec nous, même si nous le savions bien malade. Nous pensons à sa famille, à ses amis, aux fidèles qu’il a accompagnés, à son diocèse dont il était le pasteur depuis 2016, et à celui de Nanterre dans lequel il avait grandi et où il était devenu prêtre. Que le Seigneur accueille celui qui s’est préparé à remettre sa vie entre les mains du Père, après l’avoir servi avec beaucoup de joie aussi bien en paroisse qu’au Séminaire Saint-Sulpice et dans son diocèse. Que Dieu apporte consolation à ses proches : la consolation de son souvenir, la consolation de sa foi et de son espérance en Jésus. Il y a deux ans, lorsqu’il apprenait sa maladie, il disait souvent : « je veux vivre, mais pas survivre ». Il pensait aux traitements qu’il savait lourds, et déjà à la vie éternelle qui nous attend tous. Il a entrepris le combat contre le mal, liant sa foi en la vie reçue de Dieu, son désir de répondre à sa vocation au service du diocèse de Saint-Dié, et la confiance dans la médecine.

Il a été bien entouré par ses proches, notamment ses amis, ceux de Sciences po – où il avait étudié – comme ceux du diocèse de Nanterre, et tant d’autres. Il appréciait et cultivait les relations d’amitié, partageant volontiers son chemin ardu et continuant de s’émerveiller du chemin de ses interlocuteurs. La Parole de Dieu et la prière affleuraient toujours. Lucide sur son état, il a pendant un temps été accueilli avec grande charité par les Sœurs Annonciades de Thiais (94) et, plus récemment, dans la communauté des Sœurs de la Providence à Portieux, près d’Epinal, où il s’est éteint. Il aimait dire tout le bien qu’il recevait de ceux qui l’accueillaient, le soignaient ou lui faisaient signe.

Un frère évêque vient de partir. Il aimait rappeler discrètement qu’il avait été initié à la foi au Christ dans une communauté protestante avant d’entrer, à l’âge étudiant, dans la communion de l’Église catholique. Son désir d’unité, plus encore que sa curiosité, l’a amené à des relations profondes avec le monde orthodoxe, en particulier à Chevetogne et dans l’Église Ukrainienne. La Conférence des évêques de France en a bénéficié par son engagement au service de l’œcuménisme.

Nous l’imaginons retrouver ses parents et ses amis, les bons auteurs qu’il aimait citer ou les acteurs de cinéma dont il avait une bonne mémoire, mais surtout découvrir enfin la splendeur de l’amour de Dieu qui lui a donné un cœur de battant.

Le Conseil permanent de la CEF, en communion avec l’ensemble des évêques de France
Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, Président de la CEF
Mgr Vincent Jordy, archevêque de Tours, Vice-Président de la CEF
Mgr Dominique Blanchet, évêque de Créteil, Vice-Président de la CEF
S. Em. le Cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille
Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris
Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen
Mgr Sylvain Bataille, évêque de Saint-Étienne
Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges
Mgr Alexandre Joly, évêque de Troyes
Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre


Messe en mémoire de Mgr Didier Berthet
Saint Saturnin d’Antony – 13 septembre 2023
Homme de rencontre, Pasteur et frère


Le 27 mars 2016, le soir du dimanche de Pâques, nous étions réunis dans cette église avec quatre générations de curés de Saint Saturnin. Didier présidait la célébration. Il était alors supérieur du Séminaire Saint Sulpice à Issy les Moulineaux, et témoignait de sa joie de nous retrouver dans cette fraternité au service de la mission à Antony. Quelques semaines plus tard, il était nommé évêque de Saint-Dié et nous nous retrouvions dans le Palais des Sports d’Epinal pour son ordination épiscopale. Il découvrait une nouvelle Eglise, heureux de servir son peuple et d’écrire une nouvelle page dans sa vie de Pasteur à la suite du Christ.

Didier aimait rencontrer, découvrir d’autres cultures, d’autres langues, d’autres traditions. Dans son histoire personnelle, il avait vécu cette rencontre entre le protestantisme, de par sa famille, et l’Eglise catholique vers laquelle il désira entrer pleinement lors de ses années d’étudiants. Il aimait s’investir dans ces rencontres, en particulier par l’apprentissage des langues étrangères, il avait ainsi appris le russe ou l’hébreu, ayant même séjourné dans un Kibboutz en Israël. Sa formation à Rome a joué un rôle décisif dans son amour de l’Eglise, comme il me l’avait glissé au moment où je m’apprêtais à entrer au séminaire en 1993 : « Ego vobis Romae propitius ero » (je te serai favorable à Rome) citant l’extase de Saint Ignace. La figure de Jean Paul II l’avait profondément marqué dans son cheminement. Les relations avec le monde slave ont également beaucoup compté dans son cheminement. Il était un fidèle de l’abbaye de Chevetogne où il appréciait cette rencontre des traditions de l’Orient et de l’Occident. Il avait également développé des échanges culturels avec des universitaires ukrainiens où il participait chaque année avec Constantin Sigov à un cycle de conférences. Mystérieusement le début du conflit en Ukraine qui l’affectait particulièrement correspondait avec le début de sa maladie.

Au plus profond de lui-même, Didier était un pasteur. Combien ici peuvent témoigner de sa qualité de présence, d’accompagnement, de ses paroles de réconforts, de sa capacité à aider à discerner les choix de vie. Dans son ministère au séminaire, il aimait rappeler « ici on forme des pasteurs », il souhaitait des prêtres qui aiment profondément le peuple qui leur est confié, ce dont il a su lui-même témoigner à Reuil et à Antony. Pasteur qui conduit et marche avec son peuple, qui partage ses joies et ses peines, qui lui donne la nourriture en temps voulu et le conduit aux sources de la vie. Il s’émerveillait souvent de la beauté du ministère des prêtres, témoins de l’action de Dieu dans la vie des personnes. Dans toutes ses missions, il avait aussi particulièrement à cœur de servir les petits et les pauvres et ici à Antony, l’accueil Grand froid pour les personnes de la rue qu’il contribua avec détermination à lancer à Saint Saturnin en 2005, témoigne de son engagement concret au service des plus déshérités. Didier savait discerner et accueillir les propositions, c’est encore lui qui accompagna les débuts du groupe Effata qui poursuit fidèlement chaque mardi sa mission de louange.

Didier était aussi un frère et un ami. Tous ceux qui l’ont connu peuvent témoigner de de sa vaste culture qu’il aimait partager, de son goût pour la musique et le chant, de son humour et de sa connaissance sans faille des dialogues Michel Audiard qu’il savait décliner dans toutes les situations. Il aimait prendre du temps fraternel. Souvent, ces dernières années, il passait un temps de repos dans le sud du Finistère et dans le Morbihan où sa famille passait ses vacances. Deux anciens recteurs de Sainte Anne d’Auray m’ont appelé ces derniers jours pour témoigner de leur tristesse du décès de Didier. Il y a un peu plus de deux ans, nous nous étions retrouvé quelques jours dans le presbytère de Lesconil en pays bigouden avec Mgr Laurent Dognin, ancien prêtre de notre diocèse, et il nous partageait sa joie du ministère épiscopal et de sa mission pour l’œcuménisme, nous avions aussi évoqué les paroisses d’Antony et il m’avait alors confié son souhait de nous retrouver à nouveau avec Paul et Antoine dans cette église. Mais le temps a passé… trop vite. Venu suivre des traitements en région parisienne, un certain nombre d’entre nous avaient été le visiter à Thiais, et nous avions pu le rencontrer longuement avec Jean-Jacques et Ambroise. Il était même revenu à Antony déjeuner au presbytère et nous avions retrouvé le frère plein d’humour, qui évoquait ses souvenirs de paroisses ou du séminaire.

Jusqu’au bout, il a voulu vivre sa mission de Pasteur. Comme il le disait dans sa maladie « je veux vivre et pas seulement survivre » et sa décision de revenir dans son diocèse en février de cette année marquait sa détermination. Il aimait répéter cette phrase que Mgr Favreau lui avait écrite à l’occasion de son ordination diaconale : « une vie donnée est déjà une vie réussie ». Il a voulu accomplir jusqu’au bout ce verset de Saint Jean dont il avait fait sa devise épiscopale : « Je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance. » (Jn 10, 10)

Ces dernières semaines, Didier était au centre de nos discussions, de nos préoccupations mais surtout de nos prières. Jusqu’à ce vendredi 8 septembre au soir, jour de la nativité de la Vierge Marie, où nous avons appris la triste nouvelle. Que Marie, Aurore du Salut et Mère de l’Espérance l’accueille dans la joie du Ciel avec son Fils Jésus que Didier a cherché et servi dans ses frères et dans l’Eglise tout au long de sa vie.

A Dieu Didier, puisses-tu de là-haut continuer à veiller sur ceux que tu n’as cessé d’accompagner en particulier les fidèles des Vosges, les prêtres que tu as formé et accompagné, tes proches, et veille aussi sur nos paroisses d’Antony que tu as tant servi et aimé.

P. Olivier LEBOUTEUX