L’homme de Dieu a été aussi un humble disciple qui peut nous apprendre l’amour
de l’Église, accueillie dans toute sa faiblesse humaine, contemplée par la
lumière de la foi dans toute sa beauté divine. L’humble disciple, simple
serviteur à la vigne du Seigneur, disponible à Ses appels, est devenu pour nous
un doux pasteur. L’immense théologien qu’Il a été, s’est fait pour nous grand
pédagogue qui, dans une langue simple et claire, a su mettre à la portée de
tous, la foi de l’Église dans toute sa richesse et sa profondeur. Fidèle à sa
charge et à son Seigneur, il a été pour nous un témoin courageux, un passionné
de Jésus-Christ et des hommes, croyant inlassablement en la possibilité de
chacun à s’élever au-dessus de lui-même. Contre tous les rétrécissements de la
raison et du cœur de l’homme proposés en nos sociétés, il a été en notre temps
le grand défenseur et promoteur de la grandeur de l’homme, de sa raison qui
s’élargit dans la foi et de sa capacité à aimer en vérité, qui se découvre dans
le don, à l’école de l’amour divin. Il a cherché à conduire notre humanité
ballotée par les crises et les tempêtes à sa pleine mesure dans la foi. « Dans un
monde, où posséder une foi claire, selon le Credo de l'Église, est souvent
défini comme du fondamentalisme, et où le relativisme, c'est-à-dire se laisser
entraîner "à tout vent de la doctrine", apparaît [au contraire] comme
l'unique attitude à la hauteur de l'époque actuelle… [un monde] qui ne
reconnaît rien comme définitif et qui donne comme mesure ultime uniquement son
propre ego et ses désirs… nous possédons, en revanche, une autre mesure : le
Fils de Dieu, l'homme véritable. C'est lui la mesure du véritable humanisme.
Une foi "adulte" ne suit pas les courants de la mode et des dernières
nouveautés ; une foi adulte et mûre est une foi profondément enracinée dans
l'amitié avec le Christ. C'est cette amitié qui nous ouvre à tout ce qui est
bon et qui nous donne le critère permettant de discerner entre le vrai et le
faux, entre imposture et vérité. » Benoît XVI nous offre de goûter
qu’au fond, contrairement aux discours à la mode, « seule la foi chrétienne est
vraiment moderne, c’est-à-dire à la hauteur des questions fondamentales que se
pose l’homme de notre temps sur le sens de la vie et de la mort, sur le chemin
d’une vie bonne et de la croissance vers une humanité pleine ».
Du fond du cœur, merci cher Père pour ce que vous avez semé en nos âmes par
votre vie, vos gestes et vos paroles. Vous nous avez rendus capables de porter
à notre tour un fruit qui demeure, et d’être, dans la foi et la charité, de
fiers et joyeux témoins de Jésus-Christ, collaborateurs de la vérité.
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EDITO 8 janvier 2023 "Comme le grain tombé en terre"
Quelques heures avant de devenir pape, en réponse à l’appel de
Jésus à porter un fruit qui demeure, le futur Benoît XVI s’interrogeait dans sa
dernière homélie de cardinal : « Nous devons
porter un fruit qui demeure. Tous les hommes veulent laisser une trace qui
demeure. Mais qu'est-ce qui demeure ? L'argent ? Non. Les constructions pas davantage ; les livres non
plus. Après un certain temps, plus ou moins long, toutes ces choses
disparaissent. L'unique chose qui reste pour l'éternité est l'âme humaine,
l'homme créé par Dieu pour l'éternité. Le fruit qui reste est donc ce que nous
avons semé dans les âmes humaines - l'amour, la connaissance, la foi ; le geste
capable de toucher le cœur, la parole qui ouvre l'âme à la joie du Seigneur ». Fidèle à cette
parole qu’il a prononcée, Benoît XVI, tel un grain de blé, désormais tombé en
terre, a assurément porté beaucoup de fruits, des fruits qui demeureront. Le
temps vient pour nous de les recueillir avec une profonde gratitude. Gratitude
pour celui qui a été avant toutes choses, un homme de Dieu, aimant
passionnément Jésus-Christ et désireux de le faire aimer, pour faire entrer sa
lumière dans le monde. « La foi, qui prend conscience de l’amour de Dieu
qui s’est révélé dans le cœur transpercé de Jésus sur la croix, suscite à son
tour l’amour. Il est la lumière – en réalité l’unique – qui illumine sans cesse
à nouveau un monde dans l’obscurité et qui nous donne le courage de vivre et
d’agir. » À celui qui veut bien le lire, la parole de Benoit XVI,
d’une grande profondeur, pourra toucher le cœur, parce que l’on éprouve en
elle, non pas une théorie intellectuelle de plus, mais une parole qui puise
directement à la source, qui jaillit de son dialogue contemplatif avec le
Seigneur et de son accueil de la Parole de Dieu, qui confère tout son tranchant
à sa propre parole.
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