Le premier dimanche du Carême nous fait entendre le récit des tentations de Jésus. Ce passage situe bien l’enjeu du chemin de quarante jours qui s’ouvre pour nous. Or, dans le désert, Jésus met en lumière l’activité d’un ennemi : le tentateur, ou diable, dont l’objectif est de nous faire dévier de notre trajectoire. Connaître ainsi son ennemi et ses tactiques nous permet de ne pas tomber dans ses pièges.
La tentation commence comme une suggestion qui intervient au niveau de notre pensée. Elle peut se présenter comme une image, un sentiment, un événement,... qui attire notre attention. C’est là que se joue l’essentiel du combat, car plus nous laissons la tentation s’installer, plus elle prend de l’ampleur, et il devient alors difficile d’y résister. Comme un veilleur qui voit arriver de loin son ennemi, nous devons pouvoir discerner ces pensées néfastes. Il s’agit alors de ne pas de s’y arrêter, et plus encore, de ne pas commencer à évaluer ces « pourquoi pas ? », « cela ne fait pas de mal », « tout le monde le fait »… Le mieux est de ne pas s’attarder et de fixer son attention sur son véritable projet. Le danger vient de ce que la tentation présente toujours un côté séduisant : comme un appât attirant un poisson, elle ne devient nocive que quand elle est saisie. Jésus invite ainsi ses disciples : « Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation ; l’esprit est ardent, mais la chair est faible » Mt 26, 41.
Soyons aussi attentifs aux situations et aux circonstances d’où proviennent certaines tentations : lorsque nous rencontrons certains amis les conversations peuvent blesser la charité, certaines situations peuvent encourager une forme de paresse… Si nous prenons le temps de voir ces lieux de fragilité, nous saurons d’autant mieux nous prémunir des chutes possibles - dans un grand nombre de cas, le salut est dans la fuite. Pour éviter les chutes, l’Écriture représente une arme efficace : au désert, Jésus contre le diable en lui opposant un passage du livre du Deutéronome.
Enfin, n’oublions pas que nous ne sommes pas seuls à être tentés, et que d’autres frères peuvent nous accompagner pour nous aider à relire notre vie et à identifier ce qui vient du Seigneur et ce qui en détourne. C’est aussi le rôle de la confession, et la Semaine Paroissiale de Prière Accompagnée proposera également un bon outil.
Les yeux fixés sur Jésus Christ, prenons avec confiance la route vers Pâques.
Père Olivier LEBOUTEUX.