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EDITO 15 décembre 2019 : "Vous avez dit cléricalisme ?"

https://www.saintmaximeantony.org/2019/12/edito-15-decembre-2019-vous-avez-dit.html
Les tristes événements qui ont secoué l’Église donnent lieu un peu partout, dans les diocèses, dans les paroisses et surtout dans les médias, à divers échanges et réunions, tables rondes, forums, interviews, courriers des lecteurs, afin de ‘libérer la parole’ et même de ‘réparer l’Église’… Ces initiatives, souhaitées par beaucoup, permettent en effet de donner à qui le désire la possibilité de s’exprimer, de donner son avis, parfois de dire sa souffrance ou sa colère ; également de donner à réfléchir sur les réformes à envisager pour le présent et d’engager l’avenir sur des voies nouvelles. C’est un peu une opération vérité qui a permis de collecter une grande variété de réactions, pouvant aider l’Église à poursuivre sa mission de manière renouvelée, en retrouvant la pleine confiance des fidèles, et au moins un a priori favorable de ceux qui sont plus loin.

Bien entendu, comme dans toute initiative de ce genre, totalement ouverte, si l’on rencontre des perles, on trouve aussi des épines, ce qui est la règle du jeu, mais encore d’étonnantes remarques, parfois très injustes, y compris sous la plume de chroniqueurs catholiques dont la lecture découragerait n’importe quel jeune du désir de devenir prêtre… Logiquement, puisque le prêtre est au coeur de ce débat, il cristallise sur sa personne reproches et attaques diverses, surtout autour d’un mot devenu tristement magique : le CLÉRICALISME ! Certes il s’agit là d’une réalité qui s’est révélée très néfaste à certaines périodes de l’histoire de l’Église et dont les dangers demeurent toujours possibles. Cela dit, il nous faut à tous raison garder. En effet, le cléricalisme a une définition précise à laquelle il serait bon de se tenir : « Opinion des partisans d’une immixtion du clergé dans la politique ». C’est clair. Or ce mot est souvent utilisé pour dénoncer tout autre chose, à savoir un autoritarisme des prêtres ne partageant pas leur responsabilité avec les laïcs. C’est oublier tous les progrès accomplis sur ce plan depuis Vatican II. Au séminaire, à l’issue du Concile, je n’ai rencontré personne se préparant à inaugurer une carrière de dictateur. Et dans le ministère, j’ai collaboré avec de nombreux laïcs, des femmes surtout, en pleine responsabilité de tâches diverses et importantes, auprès desquelles j’ai beaucoup appris, y compris à Antony. Il faudrait citer bien d’autres exemples comme les équipes d’animation pastorale (EAP), instances de décisions autour d’un curé. Certes, il peut arriver au prêtre de dépasser son rôle, mais alors, j’ai aussi connu des laïcs cléricaux….

À moins que, dans certains cas, ces reproches ne révèlent autre chose, quelque chose qui existe dans toutes les sociétés, un syndrome évoqué avec beaucoup d’humour par Goscinny dans une célèbre série de bandes dessinées : le syndrome du grand vizir Iznogoud qui voulait devenir calife à la place du calife…

Je n’ai plus la place d’aborder le vrai rôle qu’a le prêtre dans toute communauté ecclésiale ; je le ferai dans un futur édito.

Père Jean-Jacques Bodving.