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Edito du 10 novembre 2024 "Le Cœur parle au cœur"


« Vous valez ce que vaut votre coeur », 
disait Jean-Paul II. Pour savoir ce que nous valons (et ce que nous pourrions valoir), il faut sonder notre coeur. L’opération n’est pas si facile, car nous ne tenons pas toujours à faire la vérité. « Le coeur de l’homme est compliqué et malade », constate déjà le prophète Jérémie. Pour éviter les remises en cause, pour préserver nos petits égoïsmes, notre coeur s’accommode trop souvent de l’obscurité. 

Fermer notre coeur est un risque. Il en est un autre presque opposé, qui est de l’étaler à tout va, à tort et à travers, de tout submerger sous le flot des discours sentimentaux. Le problème n’est pas d’accueillir ses émotions et de les nommer : rien de plus légitime. Mais quand l’excès de sentimentalisme étouffe les questions rationnelles et la quête spirituelle, le coeur ne répond plus à sa vocation. 

Dans la sagesse biblique en effet, le coeur est beaucoup plus large que ce que nous y mettons couramment. S’il abrite nos sentiments, il contient aussi nos pensées et nos projets. C’est là que l’homme décide entre le bien et le mal. Quel est mon désir profond ? Comment le purifier ? Pour y voir clair, j’ai besoin que Dieu parle à mon coeur. J’ai besoin de rejoindre le sien. Il me faut entrer dans un coeur à coeur, comme le jeune Salomon en fit la prière : « Donne à ton serviteur un coeur à l’écoute, pour discerner entre le bien et le mal ».

Père Guillaume Leclerc 

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