Dimanche dernier, en écoutant l’Évangile du Bon Pasteur, l’Église tout entière a prié pour les vocations sacerdotales, demandant au Père de nouveaux ouvriers pour poursuivre sa mission. Nous pouvons prendre le temps d’accueillir le signe étrange, étonnant qu’est le prêtre dans notre communauté paroissiale. C’est un signe, il est vrai, rendu trouble par de nombreuses défections, péchés, par tous ces scandales qui, comme en un long jour sans fin, nous sont révélés tout au long de notre histoire. Nous ne pouvons cependant pas nous servir de ces faits pour laisser par facilité et paresse diminuer en nous l’acuité du regard de foi que nous devons porter sur ce sacrement. C’est malheureusement souvent le cas, lorsque nous ne voyons plus dans le prêtre qu’un fonctionnaire de l’Église délégué au culte, un animateur liturgique, un simple spécialiste chargé de produire un bien spirituel de consommation. Avec cette compréhension utilitaire, on peut toujours réfléchir à se passer des prêtres, à les remplacer par d’autres personnes humainement plus compétentes, et il y en a.
Celui qui est tout entier à Dieu devient tout entier au service de son dessein, devient tout entier pour les hommes. Jésus le Bon Berger, le cœur consumé d’amour pour la volonté du Père, s’est offert par amour pour les hommes, s’est offert aux hommes, s’est remis entre leurs mains, Il leur a tout donné. Il a révélé à leurs intelligences endurcies le mystère du Dieu Trinité ; il a ouvert à leurs cœurs inconstants les secrets du cœur tout aimant du Père ; il a remis entre les mains sales des hommes son corps et son sang auxquels ils peuvent communier. Jésus réalise constamment cela en se rendant présent, en son offrande aux hommes, à travers les hommes dont ils façonnent le cœur pour qu’ils s’offrent avec lui. Parce que Dieu vous a aimés jusque-là, ce que vous êtes vaut la peine de donner sa vie. Le Bon Berger en ses prêtres se donne à vous pour vous donner la Vie.
Le Bon Pasteur, enfin, par les pasteurs qu’il choisit et établit pour agir, aimer, conduire, enseigner, servir en son nom, veut pousser toutes ses brebis dehors pour qu’elles vivent elles aussi pour le monde, pour, sans fatigue et sans peur, lui annoncer l’Évangile. Par la présence de ses pasteurs, le Bon Pasteur veut rappeler à chaque baptisé sa vocation : vivre pour Dieu, vivre pour annoncer l’Évangile. Allez, osons donc demander au Seigneur les pasteurs dont nous avons besoin. Que le souci des vocations soit véritablement le souci du peuple de Dieu tout entier, qui ne se contente pas de se réjouir de bénéficier de prêtres pour le confort de sa vie spirituelle, mais qui demande, parce que c’est très bon, que se lèvent dans ses familles des hommes pour Dieu, pour l’Évangile, pour les hommes.
Vierge Marie, Mère du Christ Prêtre,
Mère des prêtres du monde entier,
Vous aimez tout particulièrement les prêtres,
Parce qu’ils sont les images vivantes de votre Fils unique.
Vous avez aidé Jésus par toute votre vie terrestre,
Et vous l’aidez encore dans le ciel.
Nous vous en supplions, priez pour les prêtres,
Priez le Père des cieux pour qu’il envoie des ouvriers à sa moisson.
Priez pour que nous ayons toujours des prêtres,
Qui nous donnent les sacrements, nous expliquent l’Évangile du Christ,
Et nous enseignent à devenir de vrais enfants de Dieu.
Vierge Marie, demandez vous-même à Dieu le Père,
Les prêtres dont nous avons tant besoin,
Et puisque votre coeur à tout pouvoir sur lui,
Obtenez-nous, ô Marie, des prêtres qui soient des saints.
Amen.
Saint Jean-Marie Vianney, priez pour nous.