CULTIVER QUOTIDIENNEMENT LA VERTU DE GRATITUDE
PETIT RAPPEL
En toute circonstance, soyez dans l’action de grâces. C’est la volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus ( 1 Th 5, 18)
« Sans doute, c’est une grande grâce de recevoir les sacrements ; mais quand le Bon Dieu ne le permet pas, c’est bien quand même ; tout est grâce ! » Sainte Thérèse de Lisieux, 5 juin 1897.
I. LES QUATRE NIVEAUX DE LA GRATITUDE
EXERCICES
Encore une fois, la répétition crée la transformation. La vertu se développe comme un muscle. À force de répéter, nous nous transformons. Je peux refaire les exercices de la 1ère semaine qui m’ont le plus touché ou bien m’inspirer de ceux-ci
#6 EXERCICE
Faire mémoire de l’oeuvre de Dieu dans ma vie
Je dresse par écrit la liste des grands bienfaits que j’ai reçus du Seigneur au fil de ma vie (au moins 15 moments ou grâces), et je fais monter une grande action de grâce pour remercier le Seigneur.
Cette liste sera pour moi comme le psaume 135 de la Bible dans lequel Israël a fait mémoire de quelques-unes des merveilles de Dieu. Elle sera ma « bibliothèque de gratitude » vis-à-vis du Seigneur. Je pourrai y revenir régulièrement pour me souvenir sans cesse de l’amour du Seigneur.
« Rendez grâce au Seigneur des seigneurs, éternel est son amour !
Lui qui fendit la mer Rouge en deux parts, éternel est son amour !
et fit passer Israël en son milieu, éternel est son amour !
y rejetant Pharaon et ses armées, éternel est son amour »
Ps 135[136],13-15.
#7 EXERCICE
Accueillir l’instant présent comme un cadeau
Dans le prolongement de l’exercice #5, le temps d’une journée, je m’exerce à accueillir attentivement chaque instant et chaque personne dans la foi que « tout est grâce ». Je rends grâce pour les moments joyeux et les rencontres heureuses ; j’accueille les contrariétés et les rencontres difficiles, car je sais qu’elles sont elles aussi une belle opportunité…
#8 EXERCICE
Changement de vocabulaire dans les petites contrariétés
Je change le vocabulaire que j’utilise lorsque je suis confronté à une petite contrariété. Je m’entraîne à utiliser un vocabulaire positif dans toutes les situations pour maintenir un état intérieur de gratitude.
Au lieu de : « zut, m****, encore une tuile, c’est toujours la même histoire…, je n’ai jamais de chance…, il ne manquait plus que ça…, je n’y arriverai jamais, … »
Oser dire (avec humour ?) : « Tiens c’est intéressant, ma voiture ne démarre pas ! Qu’est-ce que je vais pouvoir apprendre ? » ou « Ah, j’ai raté mon train, c’est une expérience nouvelle ! », ou encore « C’est étonnant comme cette personne a le pouvoir de me mettre en colère. Qu’est-ce que ça révèle sur moi-même ? »
#9 EXERCICE
Changement de point de vue : regarder ma vie d’en haut !
Relire Mt 6, 25-34 :
« Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : “Qu’allons-nous manger ?” ou bien : “Qu’allons-nous boire ?” ou encore : “Avec quoi nous habiller ?” (…) Ne vous faites pas de souci pour demain : demain aura souci de lui-même ; à chaque jour suffit sa peine. »
Matthieu 6, 31.34.
Face aux petites contrariétés, rien de tel qu’un peu de hauteur ! Lorsque je suis pris par l’inquiétude et le stress à cause de petites choses, je peux me placer mentalement du point de vue de mon ange gardien : je regarde toute ma vie, depuis ma naissance jusqu’à ma mort, je prends conscience des choses qui ont de l’importance et de toutes celles qui n’en ont pas. Je relativise ainsi mes petites difficultés et je ris avec mon ange gardien parce que je me suis inquiété pour rien ou pas grand-chose !
#10 EXERCICE
Acte de confiance en Dieu
Je ne laisse pas les inquiétudes parasiter ma paix intérieure. Je fais bien mon devoir d’état, mais tout ce qui n’est pas de mon ressort, ou qui n’est pas à porter aujourd’hui je le remets à Dieu. Je prie l’acte de confiance de saint Claude la Colombière :
« Mon Dieu, je suis si persuadé que tu veilles sur ceux qui espèrent en toi, et qu’on ne peut manquer de rien quand on attend de toi toutes choses, que j’ai résolu de vivre à l’avenir sans aucun souci, et de me décharger sur toi de toutes mes inquiétudes : « Dans la paix, moi aussi, je me couche et je dors, car tu me donnes d’habiter, Seigneur, seul, dans la confiance » (Ps. 4, 9). Les hommes peuvent me dépouiller et des biens et de l’honneur, les maladies peuvent m’ôter les forces et les moyens de te servir, je puis même perdre ta grâce par le péché; mais jamais je ne perdrai mon espérance, je la conserverai jusqu’au dernier moment de ma vie, et tous les démons de l’enfer feront à ce moment de vains efforts pour me l’arracher : « Dans la paix, moi aussi, je me couche et je dors ». Certains peuvent attendre leur bonheur de leurs richesses ou de leurs talents, d’autres s’appuyer sur l’innocence de leur vie, ou sur la rigueur de leurs pénitences, ou sur le nombre de leurs aumônes, ou sur la ferveur de leurs prières. Pour moi, Seigneur, toute ma confiance, c’est ma confiance même ; cette confiance ne trompa jamais personne. Je suis donc assuré que je serai éternellement heureux, parce que j’espère fermement de l’être, et que c’est de toi, ô mon Dieu, que je l’espère. Amen.»
#11 EXERCICE
Présence de Dieu en moi
Plusieurs fois au cours de la journée (quitte à programmer une alarme pour m’en souvenir), m’arrêter quelques secondes au milieu d’une activité, me recueillir en posant l’acte de foi que Dieu demeure au plus intime de mon être, « descendre » pour l’y rencontrer, converser quelques brefs instants avec lui avant de « remonter » et de reprendre mon activité.
« Rappelez-vous qu’il est très important pour vous d’avoir compris cette vérité : le Seigneur est au-dedans de nous, au plus profond de nous-mêmes, restons avec lui. »
Sainte Thérèse d’Avila, Chemin de la perfection.