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Edito 20 novembre 2022 "Il ne se passe rien"

À l’heure où Jésus est cloué sur la croix, une foule nombreuse se tient là (cf Luc 23, 35-43). Ils regardent, mais surtout, ils attendent ou redoutent quelque chose. En effet, ils portent tous une responsabilité dans ce qui est en train de se dérouler sous leurs yeux. Alors ils tournent Jésus en dérision comme pour se protéger eux-mêmes de cette injustice qui met à mort un innocent. À vrai dire, cette dérision et ces moqueries cachent aussi une certaine appréhension : et s’il était vraiment le Messie annoncé ? Pour les soldats, qui pensent en termes de pouvoir et d’autorité, il y a une contradiction de voir ainsi un roi si désarmé.

Jésus va-t-il faire un grand miracle et confondre tout le monde ? Le monde va-t-il connaître la destruction totale ? Non, rien ne se passe. Tout semble donner raison à ceux qui se moquent de Jésus : cet homme devait bien être un imposteur, sinon il aurait manifesté sa puissance aux yeux de tous. De quoi décourager profondément ceux qui l’ont suivi, à l’image des disciples cheminant vers Emmaüs qui témoigneront : « Nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. » (Lc 24, 21)

Toutes les images que nous avons d’un roi ou d’un Messie sont remises en question. Pourtant, dans cette scène de profonde désolation, un homme qui partage le même sort que Jésus lui adresse la parole sur un autre ton. Il se rend bien compte de la situation, mais il reconnaît que quelque chose ne va pas : pourquoi cet homme innocent subit-il le même sort que les coupables ? Alors il se risque à une demande qui paraît tellement décalée dans cette situation : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume » (Lc 23, 42). S’ouvre alors pour lui et pour l’humanité entière le plus formidable chemin d’espérance : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. » (Lc 23, 42). La croix de Jésus nous conduit au-delà des apparences de ce monde qui passe, vers la réalité éternelle du Royaume. Au cœur même de la plus grande détresse se réalise le salut de Dieu.

Père Olivier Lebouteux.