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Nouvelle traduction du Missel Romain, comprendre les rites

LA LITURGIE

publié le 3/12/2021

L’œuvre de Dieu est de rassembler un peuple saint qui lui appartienne. Bien que chacun soit venu librement, l’assemblée liturgique est d’abord une œuvre de Dieu qui appelle et rassemble. De même que Dieu avait fait d’une masse d’esclaves en Égypte un peuple unifié par lui, appelé à le servir pour vivre l’Alliance, de même Dieu rassemble aujourd’hui Ses fidèles pour le service de la liturgie, qui est l’œuvre commune en laquelle se rencontrent Dieu et Son Peuple, pour vivre pleinement l’Alliance. Cette Alliance mille fois rompue dans l’histoire faisait désirer au petit reste de fidèles en Israël, une Alliance Nouvelle et définitive qui ne serait jamais rompue, une Alliance capable de rassembler de manière stable le Peuple de Dieu. C’est Jésus qui, se livrant sur la Croix, offre au Père en faveur des hommes l’œuvre d’Amour qui unit de manière indépassable Dieu et les hommes. Jésus a laissé à Son Église le mémorial de Son sacrifice, comme source et expression d’unité de ce peuple avec Dieu. L’eucharistie est l’acte essentiel qui unit le peuple avec son Dieu. Elle nous fait participer au présent, à l’acte d’offrande de Jésus qui nous unit à Son Père. Laissons-nous chaque dimanche rassembler par Dieu, pour devenir davantage ce que nous sommes, le Peuple de Dieu qui célèbre et vit l’Alliance à travers la liturgie.

LA LOI DE LA PRIÈRE publié le 10/12/2021

La prière liturgique - sa forme, son contenu, ses modes d’expression, son moment – est pour nous une maîtresse qui nous enseigne non seulement comme nous pouvons et devons prier (ensemble et seul) mais aussi ce que nous devons croire. Un adage très antique dit en effet « lex orandi, lex credendi » (la loi de la prière est la règle de la foi). Pour prendre deux exemples simples : nous prions « Au Nom (unique) du Père et du Fils et du Saint-Esprit » et non « Au nom du Père et au nom du Fils et au nom du Saint-Esprit ». Il n’y a qu’un seul Dieu au Nom duquel nous prions. De même saint Augustin remarquait : le fait que l’Église depuis l’origine baptise des petits enfants pour le pardon des péchés indique, en l’absence de péchés personnels de leur part, que leur est remis le péché originel. La pratique dit quelque chose de la foi. Soyons donc attentifs aux gestes, paroles, et expression à la messe pour mieux comprendre et vivre fidèlement notre foi.

RITES D'ENTRÉE - 1
Orientation, chant et procession
publié le 17/12/2021


La messe commence. Le peuple est rassemblé et entonne un premier chant. Pendant ce temps, les servants et le prêtre entrent en procession derrière la croix. Ces simples faits recèlent déjà une profonde signification. L’assemblée qui chante n’est pas un simple club d’amis qui se réunissent entre eux partageant la même passion. C’est un peuple en marche. Le chant unifie les cœurs dans la marche et la rend plus légère au milieu des fatigues de ce monde. La procession de quelques-uns au nom de tous, est là pour rappeler que notre vie est une marche. Certaines de nos liturgies (présentation de Jésus au temple, dimanche des rameaux, ou vigile pascale) font d’ailleurs processionner toute l’assemblée. Notre marche n’est par ailleurs pas hasardeuse et sans direction. Elle est orientée, tournée dans une direction particulière : vers l’est, vers le soleil levant, vers Celui, le Christ, qui pour toujours s’est relevé des morts, a vaincu ses ténèbres, et dont la venue définitive est le terme de notre histoire. Dans nos églises, lorsque l’orientation géographique n’est pas possible, elle est signifiée par la présence de la Croix. Nous sommes tous tournés vers la Croix (derrière l’autel), vers Celui qui est le vrai Orient. Ainsi, notre vie n’avance pas seulement parce que le temps file ; notre histoire ne prend pas seulement la direction que lui imposent les puissances visibles de ce monde. À la messe, rassemblés, tournés dans la même direction, nous comprenons que notre vie est une marche qui nous prépare à la rencontre de Celui qui vient, qui conduit et achèvera l’histoire.


RITES D'ENTRÉE - 2
Orientation, prêtre et assemblée
publié le 31/12/2021

Pendant que l’assemblée chante, le prêtre entre dans l’église en procession. Il n’est pas l’animateur charismatique d’un temps de prière que nous passerions entre nous et que nous attendions pour commencer la messe. En réalité, par le sacrement qu’il a reçu, le prêtre est durant la messe, dans le même temps, la figure de l’Église qui marche et se porte à la rencontre du Christ, et la figure du Christ qui vient au-devant de Son peuple, et qui se tient déjà au milieu de nous. Dans la liturgie, tantôt, au nom de l’Église, il se tournera vers Dieu et priera au nom de tous, tantôt, il se tournera vers le peuple et tiendra en personne, la place du Christ qui parle, qui se donne, qui bénit et envoie. À la messe, ne manquons donc plus ce commencement qui donne sens à toute la liturgie. Cessons de penser que nous pouvons nous introduire en cours de route pour vivre notre messe. Notre absence est un manque… notre présence, une nécessité et une bénédiction. Pour marcher vers l’Orient, pour rencontrer Celui qui visite Son peuple, il faut ainsi apprendre à marcher avec le peuple de Dieu, au risque sinon, si l’on choisit de marcher seulement à son rythme et selon sa seule sensibilité, de tourner en rond dans le désert.


RITES D'ENTRÉE - 3
Embrasser l'autel
publié le 14/01/2022

La procession d’entrée aboutit au pied du chœur, au sommet duquel se trouve l’autel. Les ministres s’apprêtent à entrer dans l’espace sacré, lieu depuis lequel la Parole vivante de Dieu va être proclamée et lieu surtout où le sacrifice du Christ sur la croix va être rendu présent pour notre salut. L’autel est littéralement « le lieu haut » qui touche le Ciel et que le Ciel touche, c’est le lieu du contact avec Dieu, où tout ce qui y est offert passe dans le domaine du sacré, passe en Dieu. L’autel participe à la sainteté de Dieu. Il a d’ailleurs été consacré par l’évêque pour cela. De même que Jésus a parlé de Son corps comme le nouveau temple où réside Dieu, de même pour nous chrétien, l’Autel véritable, c’est le Christ, qui nous fait toucher Dieu et qui est la présence même de Dieu qui nous rejoint. C’est uni à son offrande que tout ce que nous offrons (nos vies en particulier) peut devenir saint et passer en Dieu. L’autel de l’église est donc le signe de la présence permanente du Seigneur qui s’offre et nous fait passer en Dieu. Il exige des ministres de la liturgie et de tout le peuple un respect aimant, une vénération qui se manifeste par une inclination quand nous passons devant lui. À la messe, à cette inclination, s’ajoute par deux fois un baiser du prêtre, qui dans la liturgie s’apprête lui-aussi à se donner avec le Christ et en Sa personne, en disant « ceci est mon corps ». Ce baiser est un signe d’union au Christ dans l’offrande et d’adoration (littéralement : adorer signifie porter la bouche, donner un baiser en signe de respect). À la messe avec le prêtre, comme dans toute notre vie chrétienne, puissions-nous vivre l’adoration : un profond respect plein de tendresse pour le Christ qui nous unit à Dieu.


RITES D'ENTRÉE - 4
Le signe de la Croix
publié le 21/01/2022

Le premier geste posé par l’assemblée réunie est le signe de la croix. Déjà en entrant dans l’église, chacun n’aura pas manqué de se marquer de ce même signe avec l’eau bénite tout en allant saluer le Seigneur présent au tabernacle. Ce signe de la croix répété tout au long de la liturgie lui est essentiel. La croix n’est pas simplement pour nous instrument du supplice du Christ, il est le signe de l’amour parfait, concret et victorieux de Dieu. En ce signe, inséparable du mystère de la résurrection, nous nous laissons rejoindre par le réalisme de l’Amour de Dieu qui ne cesse de nous sauver. Ce simple geste résume ainsi tout le mystère de notre salut, puisque nous confessons en même temps la Trinité, et l’incarnation de Dieu qui meurt pour nous. La croix est le lieu aussi de l’abandon total de Jésus à Son Père. La croix tracée lentement, avec dignité sur notre corps devient la clef qui ouvre nos cœurs à l’intimité avec Dieu. Réapprenons à vivre ce geste avec foi et réinvestissons-le par notre présence à ce Dieu qui nous sauve aujourd’hui.


RITES D'ENTRÉE - 5
« Le Seigneur soit avec vous »
publié le 28/01/2022

Les premiers mots que le prêtre nous adresse, et qu’il répétera quatre fois durant la messe(au début de la messe, avant la lecture de l’évangile, au début de la préface eucharistique, avant la bénédiction finale et l’envoi), sont riches pour nous d’une grande signification. Nous découvrons que notre Seigneur se rend présent à nous par l’assemblée, dans Sa Parole qu’Il lui adresse, dans les dons sanctifiés où Il se livre à elle, demeurant avec elle-même lorsqu’elle part, envoyée en mission. Le terme « Seigneur » désigne le Christ ressuscité. Il a promis à ses disciples Sa présence chaque jour, et le prêtre commence la messe en nous rappelant celle-ci. C’est bien parce qu’Il est là, avec Son Esprit, que notre prière liturgique a l’assurance de monter à coup sûr vers le Père. Le « vous » désigne toute l’assemblée. Elle est déjà une invitation pour chacun à faire entrer sa prière personnelle dans la prière de toute l’Église. « Moi » dans ce « vous », dans la communion intérieure et extérieure avec les membres de Son Corps, je peux prier dans la présence du Seigneur. Cette adresse faite par le prêtre est le plus beau souhait que l’on puisse faire à des chrétiens. Tout au long de l’histoire du salut, le peuple de Dieu reçoit cette garantie. Tous ceux que le Seigneur envoie en mission reçoivent cette promesse. Marie est saluée par Gabriel par ces mots : « le Seigneur est avec toi ». Enfin Dieu lui-même dans l’Apocalypse est désigné ainsi : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux ; ils seront Son Peuple, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu ». Qu’à chaque fois que nous entendons ce vœu, notre cœur se remplisse de joie ! La joie à la messe commence ici.


RITES D'ENTRÉE - 6
« Et avec votre esprit»
publié le 4/02/2022

Le prêtre a souhaité à l’assemblée de se tenir dans la présence du Ressuscité et en retour l’assemblée répond ‘et avec votre esprit’. Cette formulation est directement inspirée de la Bible, notamment des Lettres de saint Paul qui sont clôturées de cette manière (Ga 6,18) : « Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec votre esprit. »

Cette réponse apportée à la salutation du prêtre nous rappelle que l’expérience que nous vivons à la messe n’est pas un simple repas, mais un banquet céleste avec une dimension spirituelle profonde. Répondre ‘et avec votre esprit’ est une manière de reconnaître le don spécifique de l’Esprit Saint conféré par l’ordination aux évêques et prêtres ‘mis à part’ comme pasteurs pour accomplir notamment le service liturgique. C’est un acte de foi de l’assemblée qui reconnait que l’Esprit Saint agit au travers du prêtre au cours de la liturgie et l’habilite à mettre ainsi les autres en communication avec Dieu. En parlant de ‘votre esprit’, nous faisons référence à l’‘esprit’ du prêtre, qui bibliquement est la partie supérieure de tout homme où il peut accueillir l’Esprit de Dieu. Il s’agit du ‘lieu’ où le prêtre a reçu cet Esprit qui le rend apte à offrir le sacrifice de la messe. Et puisque c’est Dieu qui agit au travers du prêtre qui célèbre la messe, nous reconnaissons que c’est le Christ lui-même qui est à la tête de l’assemblée réunie en Son nom, et que l’Esprit saint est l’acteur premier de la liturgie, quel que soit le célébrant.

« S’il n’y avait pas d’Esprit Saint, disait saint Jean Chrysostome, il n’y aurait pas de pasteurs. » « C’est l’Esprit Saint qui vous a établis comme pasteur. » (Ac 20,28) lit-on dans les Actes des Apôtres. Rien ne relève de l’initiative propre du prêtre : tout vient de l’Esprit qui lui a été donné.


RITES D'ENTRÉE - 7
Je confesse à Dieu - Confiteor
publié le 11/02/2022

D’après le dialogue que nous venons de vivre avec le prêtre, nous reconnaissons que nous sommes en présence du Ressuscité. Lors de ses premières prédications après la résurrection, Pierre nous dit que le premier fruit de cette résurrection est le pardon des péchés (Ac 10,43). Au cœur de la nouvelle alliance, vient Celui qui nous apporte ce cœur nouveau dont parle le prophète (Ez 36). Jésus vient comme celui qui offre le pardon des péchés et réconcilie avec Dieu. Nous venons d’accueillir la grâce de Jésus-Christ, l’amour du Père et la paix qui vient de Dieu et cela nous a ouvert de nouveau à sa bonté, et sur le fond de cette bonté reconnue, nous pouvons confesser notre péché. Notre péché, refus de Dieu, plus ou moins grave, nous rend inapte à la célébration de l’Alliance qu’est la liturgie. La liturgie dans laquelle Dieu et Son peuple célèbrent et scellent cette alliance ne peut se dérouler sans une réconciliation préalable. La rencontre avec Dieu et la communion avec lui, l’accueil et l’ouverture à son œuvre exige une purification de notre part. Pour profiter du sacrifice eucharistique qui nous sauve, il importe au préalable que nous reconnaissions que nous avons besoin de ce salut. Dans le « je confesse à Dieu », le prêtre et les fidèles ensemble se reconnaissent pécheur devant Dieu et toute l’Église – celle des saints et des frères présents. Toutes les principales modalités du péché y sont précisées : la dernière, par omission n’étant pas la moins importante : manquer volontairement la messe du dimanche comme ne pas prêter aide ou assistance à qui a besoin de notre attention constituent des fautes graves par omission. Ce n’est pas seulement d’un état de pécheur mais bien de péchés commis dont il est question. Prier devant les autres et nous en remettre à Dieu appuyés sur leur prière (la nouvelle traduction du confiteor insiste sur ce point) nous fait expérimenter, que si nous sommes solidaires dans le péché, nous le sommes aussi dans la sainteté : c’est cela la communion des saints. Le pardon ici est reçu par chacun à la mesure de ses dispositions intérieures d’amour, de contrition et de foi. La foi de toute l’Église, à l’œuvre à cet instant, nous aide à entrer dans ces dispositions et à accueillir le pardon de Dieu.


RITES D'ENTRÉE - 8
Gloire à Dieu - Gloria
publié le 18/02/2022

Après le rite pénitentiel, toute l’assemblée entonne d’un seul cœur le chant du Gloire à Dieu. Apparue dans la liturgie au IVème siècle, d’abord pour la seule messe de Noël puis progressivement pour tous les dimanches, toutes les fêtes et solennités, cette hymne est toute tissée de la Parole de Dieu – Jn 1,29 ; Ps 109,1 ; Ac 2,33-36… – (comme d’autres hymnes telle le magnificat de Marie par exemple) et reprend en particulier le chant des anges célébrant la naissance du sauveur dans la nuit de Noël. Elle se développe de manière trinitaire : on chante successivement le « Seigneur Dieu, Roi du Ciel, Dieu le Père tout-puissant », puis le « Seigneur, Fils unique, Jésus-Christ », « avec le Saint-Esprit ». Venue du Père, la Gloire qui est un des noms de la vie divine déborde et se communique au Fils qui est le resplendissement de la gloire du Père (He 1,3) par l’Esprit-Saint que saint Pierre appelle « l’Esprit de Gloire » (1 P 4,14). L’assemblée, au cours de la liturgie, reçoit la communication de la Gloire du Père (de Sa Présence, de Sa Vie, de Sa Sainteté) par Jésus dans l’Esprit. En recevant, l’Esprit des fils, l’assemblée rend gloire et célèbre la gloire de Dieu tout au long de la messe, dès cette hymne et plus tard dans le chant du sanctus et lors de la doxologie (Par lui, avec Lui et en Lui..). Participer à la Gloire de Dieu, célébrer cette gloire qui se manifeste dans notre vie, rendre gloire à Dieu à travers toute notre vie – une vie vécue selon Sa Volonté et comme réponse à Son Amour –, tel est le sens de la vie chrétienne. Le chant du Gloria nous plonge dans cette vérité et nous prépare à participer à l’œuvre de Dieu à la messe qui rend possible que nous le vivions.

RITES D'ENTRÉE - 9 
La collecte -1ère partie- publié le 02/03/2022
 
Après le Gloria, le prêtre invite l’assemblée à la prière par ces mots : « prions le Seigneur ». S’en suit un temps de silence, que chacun peut habiter personnellement en présentant à Dieu sa prière, prière unique et irremplaçable issue de tout ce qui a été vécu depuis le dernier dimanche. La richesse de toutes ces prières est recueillie en une seule prière appelée « collecte » que le prêtre prononce au nom de l’Église, c’est-à-dire, de l’assemblée des fidèles assemblés. À cette prière qui les recueille toutes, chacun est invité à répondre « Amen », en signe d’approbation. Ce temps conjugué de prière personnelle en silence et de prière commune vocale nous fait expérimenter un aspect essentiel de la prière de l’Église dans la liturgie. Elle est une prière commune, qui dans ses mots, ses gestes, les attitudes qu’elle nous invite à vivre n’est pas une expression immédiate de ma prière personnelle, et en même temps, comme prière de toute l’assemblée, elle ne peut se vivre sans ma prière personnelle et qui en constitue la richesse. Sans ma prière personnelle, la prière liturgique devient comme un simple rituel froid et sans vie. Cependant, cette prière liturgique qui est une prière commune dans laquelle je suis appelé à entrer, m’éduque à la prière, m’invite à élargir ma prière à une dimension plus large, plus ample que celle qui exprime mes seuls sentiments, mes seules attentes, désirs ou besoins. Elle élargit et dilate ainsi mon cœur à la mesure de toute l’Église, qui veut elle-même, unie au Christ, embrasser toute l’humanité. Avec confiance laissons-nous éduquer par elle, pour présenter chaque dimanche et chaque jour une prière de plus en plus « une » avec celle que Jésus adresse continuellement à Son Père.

RITES D'ENTRÉE - 10 
La collecte -2ème partie- publié le 11/03/2022
La collecte - une des trois prières brèves qui jalonnent le déroulé de la messe, avec celle que nous disons sur les offrandes au début de la partie eucharistique de la messe et celle que nous disons avant la bénédiction finale – a souvent une structure relativement fixe. La plupart du temps, cette prière est très antique. Datant des Ve ou VIe siècles, souvent de la plume des papes Léon le Grand ou Grégoire le Grand, elle a été rédigée dans ces circonstances particulières de l’histoire des hommes (grands moments de joie ou d’épreuves) où l’Église a su présenter à Dieu une prière accordée aux vrais besoins des hommes et à la grâce que Dieu veut donner.
L’oraison exprimée en présence de Dieu se déroule ainsi : 1. Une invocation faite à Dieu. 2. Un considérant (motif actuel ou constant qui justifie la prière). 3. Une demande. 4. Un but ou une finalité. 5. Une conclusion.
Par exemple : collecte du 11ème dimanche du temps ordinaire : (1) Dieu, tout-puissant, force de ceux qui espèrent en toi, sois favorable à nos appels, (2) puisque l’homme est fragile et que sans toi il ne peut rien, (3) donne-nous toujours le secours de ta grâce, (4) ainsi nous pourrons en observant tes commandements vouloir et agir de manière à répondre à ton amour (5) par Jésus-Christ ton Fils, notre Seigneur, qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu, pour les siècles des siècles.
Soyons attentifs à bien écouter la collecte et à y adhérer d’un profond « Amen ». Elle nous aide à demander à Dieu les biens les meilleurs par lesquels Il peut vraiment combler nos vies.

LA PLACE DU SILENCE DANS LA LITURGIE  publié le 15/03/2022
En parlant de la collecte, nous avons signalé la présence d’un temps de silence. En effet, le silence a une place singulière dans la liturgie qu’il est important que nous comprenions. Avant d’être une action des hommes, la liturgie est l’œuvre de Dieu à laquelle Son peuple participe. Pour que l’homme puisse s’associer vraiment à cette action de Dieu, pour que toute son action, en paroles, en gestes, en chants, en rites, en attitudes diverses ne soit pas seulement une agitation, ne devienne pas du bruit, un simple divertissement, un spectacle, mais demeure l’écho de la Parole de Dieu et la juste réponse à Son action, le silence est essentiel et même indispensable. Ce silence qui entoure et pénètre toute la liturgie unit les cœurs ensemble et à Dieu Lui-même.

Le silence dans la liturgie a une richesse insoupçonnée. Il n’est pas la simple absence de bruits, de sons ou de paroles. Il se charge d’une signification et d’une valeur différente selon les moments de la messe : Avant le début de la messe, il est une préparation du cœur qui veut vivre cette eucharistie avec les yeux de la foi. Pendant le rite pénitentiel, il est un moment de vérité pour se placer dans la lumière de Dieu. Avant la prière d’ouverture, il est le temps de recueillement où je présente ma vie et ma prière personnelle que je veux joindre à la prière de tous et que le prêtre va rassembler en une seule prière. Après l’homélie, il est le moment d’un accueil favorable de la Parole et d’une décision pour se convertir. Entre chaque intention de la prière universelle, c’est l’instant favorable pour porter toutes les personnes pour lesquelles l’Église élève sa prière. Au moment de l’offertoire, il est un temps où je peux vraiment présenter et offrir ma vie au Seigneur sur Son autel. Au moment de la consécration, devant le Corps et le Sang élevés sous mes yeux, il est un moment intense de foi, de mise en présence avec Dieu, d’adoration aussi. Après la communion, il est le temps de la louange qui ne peut pas avoir assez de mots pour exprimer sa gratitude devant l’inouï du miracle de Dieu en nous. Parfois encore, avant de quitter l’Église après la bénédiction et le chant final, il est un dernier moment d’action de grâce et un temps de résolution pour repartir et vivre le temps qui se présente devant moi dans la présence constante de Dieu. N'ayons pas peur du silence, ne cherchons pas à l’éviter. Apprenons à ne pas le vivre passivement mais à l’investir avec toute notre personne pour vivre selon toute sa richesse et toutes ses harmoniques notre relation à Dieu dans la communion des frères.

LA PREMIÈRE LECTURE 
-1ère partie- publié le 01/04/2022
 
Après tous les rites d’entrée qui ont permis à un ensemble divers d’hommes et de femmes d’être constitué comme une seule communauté, vient le temps de la rencontre avec le Seigneur à travers Sa Parole.
À l’exception du temps pascal, la première lecture que nous entendons est toujours extraite de l’Ancien-Testament. Pour beaucoup de catholiques, hélas, cet Ancien Testament apparaît souvent comme incompréhensible et peu digne d’intérêt. Pour beaucoup, même, il semble inutile, puisque Jésus est venu. Alors seul demeure objet d’intérêt le Nouveau Testament et encore, souvent réduit à l’évangile. Or saint Paul nous rappelle que « toute l’Écriture est inspirée de Dieu et utile ». Jésus lui-même nous dit qu’« il n’est pas venu abolir la loi ou les prophètes mais accomplir ». À sa résurrection, il ouvrira ses disciples à la compréhension de son mystère en reliant sa propre personne et sa propre histoire à l’ensemble des Écritures. Jésus, sa chair et son histoire sont l’interprétation des Écritures, qui prennent toute leur consistance et vérité en Lui. Les Écritures et toute l’histoire sainte sont la diffraction du mystère du Christ qui devient illisible sans elles (à suivre).

LA PREMIÈRE LECTURE 
-2ème partie- publié le 08/04/2022
 
Le dessein de salut de Dieu est unique et dans toute l’histoire, c’est le même et unique Dieu qui agit. Aucune des étapes de l’histoire du salut ne doit être négligée car elles conduisent toutes vers Jésus-Christ, et pour aller à lui nous devons nous aussi parcourir à nouveau ce trajet. Jésus, lors de sa transfiguration, à un moment qu’on pourrait qualifier de maximal dans la révélation de son identité, est entouré de Moïse et Élie. Le Christ est donc inconnaissable hors de l’histoire sainte. Comme le dit saint Augustin, « le nouveau testament est contenu et caché dans l’ancien et l’ancien est révélé et manifesté dans le nouveau. » Chaque figure de l’Ancien Testament demeure incomplète en elle-même, mais dans un vis-à-vis de figures parfois inconciliables entre elles, apparaît pour nous le visage véritable de Dieu, la profondeur de son mystère. Le Christ est ainsi à la fois le Fils de l’homme de Daniel, et le nouveau Moïse, le nouvel Élisée et le nouveau Josué, le véritable David et le vrai et définitif Salomon, roi de paix. Il est le messie et le serviteur souffrant. Ignorer les Écritures, c’est-à-dire l’histoire sainte et l’Ancien Testament, revient à ignorer le Christ. Cette Parole de Dieu en son premier Testament n’est pas seulement une histoire passée et dépassée, c’est aussi notre histoire, et si en elle se découvre pour nous l’insondable richesse du Christ qui l’assume et l’accomplit, en elle est tracée également le chemin de notre rencontre possible avec Dieu. Entrer dans l’histoire sainte, c’est rendre possible notre propre rencontre avec le Dieu vivant dans notre propre histoire. Soyons donc attentifs et curieux, persévérants, patients et plus ambitieux dans notre écoute de l’Ancien Testament, qui est pour nous aujourd’hui, dans sa proclamation liturgique à chaque messe, la Parole de salut.

LE PSAUME 
-1ère partie- publié le 15/04/2022
 
Le temps de rencontre avec Dieu dans sa Parole n’est pas le moment d’un simple monologue divin adressée à une assemblée à l’écoute passive. Dieu parle et se donne dans Sa Parole, pour engager un véritable dialogue avec l’homme appelé à Lui répondre, non pas seulement par la bouche mais par toute sa vie. Au cœur de ce temps consacré à la Parole de Dieu se trouve le psaume. 
De tous les extraits entendus de la Parole, il est la plupart du temps celui que les fidèles comprennent le moins. Pour eux, il n’est souvent qu’un chant, qu’un intermède musical au milieu des lectures. Or le psaume est en fait riche d’une signification très profonde. Il est une prière, c’est-à-dire une parole humaine de réponse à Dieu qui le premier a parlé. Il est aussi Parole de Dieu comme toutes les autres lectures. Par le psaume, dans sa bonté, Dieu nous donne ses mots, Il met lui-même sur nos lèvres les mots qui conviennent pour répondre à Sa Parole. De même qu’un enfant, pour pouvoir parler apprend sur les lèvres de sa mère à répéter les mots qu’il entend, de même, le peuple croyant reçoit de la bouche de Dieu, les mots qu’il peut faire siens pour Lui adresser une prière qui soit accordée au dialogue que Dieu veut établir avec lui. Si nous cherchons ce qu’il nous faut comprendre et retenir de la Parole de Dieu à la messe, si nous cherchons la réponse existentielle que Dieu attend de nous, écoutons et prions alors avec cœur le psaume. (à suivre)

LE PSAUME 
-2ème partie- publié le 22/04/2022
 
Si nous voulons comprendre à la messe comment il nous faut accueillir la Parole de Dieu et quelle réponse libre et aimante Dieu attend de Ses enfants, il nous faut prendre part attentivement et avec cœur au chant du psaume.
 La grande richesse des psaumes tient aussi au fait que chacun d’entre eux correspond à une prière exprimée dans un contexte unique de la vie de l’homme priant : avant, pendant ou après une épreuve, sur la route, à la maison ou au temple, concernant la vie familiale ou sociale, dans la joie reconnaissante d’un temps de grâce, ou dans la peur ou la tristesse, dans l’élan du cœur ou dans la lassitude de l’âme… 
Cette Parole de Dieu est ainsi toute tissée de ce qui fait la vie des hommes et peut alors avec force devenir pour notre propre vie une prière efficace. Jésus lui-même, qui a assumé tout ce qui fait notre condition humaine a repris et porté à son accomplissement le sens de la prière des psaumes. Il suffit de reprendre le psaume 22 (21) que Jésus reprend sur la croix pour comprendre que c’est de Lui dont il est question dans cette prière qui Le précède pourtant de plusieurs siècles. Grâce aux psaumes, nous pouvons ainsi goûter intérieurement chaque dimanche que les mystères de la vie du Christ concernent la nôtre et que ce que nous pouvons vivre chaque jour est porté par ce que Jésus a vécu. Avec les psaumes la prière de Jésus devient notre prière et notre prière devient celle de Jésus.

DEUXIÈME LECTURE : LES ÉPÎTRES DE PAUL 
- La dimension communautaire et ecclésiale de la Parole (1)- publié le 6/05/2022
 
La plupart du temps, la seconde lecture du dimanche est empruntée aux épîtres de saint Paul.
 Tandis que les fidèles arrivent parfois à faire un lien naturel entre la première lecture et l’Évangile, le sens, le contenu des lettres de saint Paul leur échappent souvent pour une bonne part. Ils sont nombreux à trouver difficile la compréhension de ces lettres. Leur rhétorique pourtant très fine ne passe pas. Les mots employés semblent abscons. Son langage paraît hermétique. Les grandes réflexions théologiques qu’il développe sont compliquées d’accès. 
Pourtant, saint Paul n’est pas un rêveur abstrait. Ses lettres ne sont pas des traités intemporels mais toujours des réponses précises apportées à des faits vécus par les communautés chrétiennes. Tant d’indications pratiques renvoyant à des personnes, des moments, des événements de la vie quotidienne des communautés en témoignent. Le génie de saint Paul consiste précisément à passer continuellement du fait divers à la réalité du salut dans le Christ et à la communion avec les personnes divines.

DEUXIÈME LECTURE : LES ÉPÎTRES DE PAUL 
- La dimension communautaire et ecclésiale de la Parole (2)- publié le 13/05/2022
 
Écouter saint Paul ne nous fait pas sortir de notre existence et de notre vie avec ses obligations, mais les insère et les récapitule dans le mystère du Christ. Paul nous offre la grâce de retrouver le poids de gloire que contient notre existence en toutes ses dimensions concrètes et pratiques. Paul permet de redonner à notre vie humaine son axe véritable, sa perspective juste, qui est toute divine.
 Saint Paul, c’est tout ensemble l’action de grâce pour le salut expérimentée en Jésus, c’est la louange et l’adoration devant la grandeur du mystère de Dieu et de son salut, c’est l’invitation radicale à la conversion pour vivre en accord avec le salut reçu, c’est la mise en perspective de toute notre vie humaine, personnelle, sociale, politique et cosmique en regard du mystère du Verbe incarné, mort et ressuscité (« Pour moi, vivre c’est le Christ »), c’est l’appel à nous élancer avec toujours plus d’ardeur pour saisir et nous laisser saisir par la lumière qui vient d’une relation intime avec le Christ devant s’épanouir dans le Ciel. 
Paul est une torche enflammée prête à embraser le cœur et l’esprit de quiconque voudra bien accueillir son amour contagieux du Christ et de l’Église. En étant attentif, on peut puiser chez Paul mille et un versets capables de nourrir notre attachement à Jésus

DEUXIÈME LECTURE : LES ÉPÎTRES DE PAUL 
- La dimension communautaire et ecclésiale de la Parole (3)- publié le 20/05/2022
 
Rappelons-nous aussi que chacune de ces lettres est adressée à une communauté. Écouter saint Paul au moment où la communauté chrétienne est rassemblée nous rappelle la place centrale de l’Église pour accueillir et vivre du Christ, pour recevoir et interpréter Sa Parole.  
Bien souvent ma vie chrétienne contient de nombreux « angles morts », des dimensions, des aspects de mon existence dont je ne vois pas bien en quoi ils sont concernés par l’Évangile, par l’exigence chrétienne de vivre selon l’Évangile. Saint Paul vient nous permettre d’unifier nos vies, de refaire la greffe de ces parties de nos vies devenues étrangères ou indifférentes aux appels du Christ et de Son Évangile : vie privée, conjugale, familiale, sociale, professionnelle, politique, vie morale et spirituelle, vie intellectuelle, vie dans mon corps et vie selon mon esprit. Tout cela est appelé à se déployer sous la lumière salvifique de l’Évangile.

L’ÉVANGILE : LA PAROLE DE DIEU EST QUELQU'UN 
publié le 27/05/2022
 
D’une manière très passive, de nombreux chrétiens ont intégré comme vraie cette expression tout à fait erronée : « le christianisme est une religion du livre ». À côté de l’islam et du judaïsme, le christianisme consisterait à se référer à un texte, la bible, au sein duquel une partie, l’Évangile, serait digne d’une attention plus grande, parce qu’étant plus récente dans sa rédaction, elle manifesterait un état plus avancé de religiosité, de spiritualité, que les autres parties, plus archaïques et donc dépassées. Le christianisme serait donc dépositaire d’un message dont les fidèles recueilleraient le contenu plein de bonnes valeurs en écoutant régulièrement sa proclamation lors de la liturgie.
Non, le christianisme rassemble les hommes qui mettent leur foi en une personne : Jésus-Christ. Il est Lui, la Parole de Dieu en personne. Quand le Dieu invisible a voulu se dire et se montrer d’une manière totale, décisive et définitive, Sa Parole s’est faite chair, est devenue homme. C’est la chair du Christ qui est la clé, sa chair avec son histoire qui est la clé, le sens et la profondeur de toute l’écriture. C’est en elle, que la Parole prend sens et devient réelle. La Parole de Dieu par laquelle Dieu se dit et se donne, n’est donc pas d’abord écrite en un livre, mais elle est chair. Elle est aussi alors d’abord inscrite dans notre chair, dans notre âme. Cette Parole est donc non pas un message ou une sagesse écrite, mais elle est vivante et elle donne la Vie. Elle est agissante et efficace. Chez celui qui écoute et garde Sa Parole, Dieu vient faire Sa demeure. Lorsque la Parole de Dieu est entrée dans le monde et l’histoire, comme homme, elle s’est manifestée clairement comme un événement pour le salut de tous les hommes. Celui qui accueille l’Évangile dans sa vie, peut à sa lumière éprouver comment Dieu entre en lui, agit et le sauve. Celui qui écoute l’Évangile comprend comment Dieu a inscrit Sa Parole dans sa chair, dans sa vie, dans son âme, pour qu’il ait la Vie et soit sauvé.

ÉVANGILE ET ACCOMPLISSEMENT 
publié le 03/06/2022
 
Le texte de l’évangile de Marc commence ainsi : « évangile de Jésus-Christ, fils de Dieu ». La bonne nouvelle annoncée par Marc et tous les évangélistes n’est pas un message mais la présence de Jésus-Christ.  
Ce n’est pas pour rien si d’ailleurs à l’acclamation du prêtre ou du diacre : « acclamons la Parole de Dieu », nous répondons « Louange à Toi Seigneur Jésus ». C’est Jésus l’Évangile. Comme le dit le saint Paul à propos de Jésus : « toutes les promesses de Dieu ont trouvé leur « oui » dans sa personne ». C’est en lui que s’accomplit définitivement et totalement tout le plan de salut et d’amour de Dieu pour les hommes. En lui, l’homme découvre ce qu’est être homme et trouve un sens à sa vie ; en lui l’homme désormais n’est plus seul, même dans l’épreuve de la souffrance et de la mort ; en lui, l’homme n’est plus séparé mais réconcilié avec Dieu ; en lui la mort n’a plus le dernier mot, et le ciel est ouvert pour la vie éternelle ; en lui, l’homme rencontre enfin Dieu lui-même pour lequel il est fait. Il est la Parole de Dieu faite chair, la Parole de Dieu qui agit et sauve. Écouter et accueillir l’évangile dans la célébration de la messe, c’est s’ouvrir à l’efficacité de cette Parole, qui est la Parole Vivante de Dieu, Son Fils. Tous les signes de croix que nous faisons avant l’écoute de l’évangile nous rappellent cette exigence. Par notre esprit, par nos lèvres et notre cœur, vivre de l’Évangile, c’est-à-dire du Christ lui-même et de Son Esprit, et non pas simplement de quelques principes de vie.

ÉVANGILE ET EUCHARISTIE 
publié le 10/06/2022
 
LNous comprenons progressivement que l’évangile et les textes de la parole de Dieu ne sont pas présents par hasard à la messe avant la partie eucharistique et la fraction du pain.  
Le récit de Luc sur les disciples d’Emmaüs nous permet de progresser dans la réflexion sur le lien entre la Parole et la fraction du pain. Jésus alla à la rencontre des disciples le jour après le sabbat, écouta l’expression de leur espérance déçue, et, devenant leur compagnon de route, « il leur expliqua, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait ». Les deux disciples commencent à scruter d’une manière nouvelle les Écritures en présence de ce voyageur qui, de façon inattendue, se montre si proche de leur vie. Ce qui est arrivé en ces jours-là n’apparaît plus comme un échec, mais comme un accomplissement et un nouveau départ. Toutefois, ces paroles ne semblent pas encore satisfaire les disciples. L’Évangile de Luc nous dit que « leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent », seulement quand Jésus prit le pain, dit la bénédiction, le rompit et le leur donna, alors qu’auparavant, « leurs yeux étaient aveuglés, et ils ne le reconnaissaient pas ». La présence de Jésus, d’abord à travers ses paroles, puis avec le geste de la fraction du pain, a permis aux disciples de le reconnaître ; ils purent éprouver d’une manière nouvelle ce qu’ils avaient précédemment vécu avec Lui : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route, et qu’il nous faisait comprendre les Écritures ? ». Ici, nous voyons comment l’Écriture elle-même montre en son sein son lien indissoluble avec l’Eucharistie. Le concile Vatican II dit en ce sens : « C’est pourquoi il faut toujours avoir présent à l’esprit que la parole de Dieu, lue et annoncée par l’Église dans la liturgie, conduit au sacrifice de l’alliance, c’est-à-dire à l’Eucharistie ». La Parole et l’Eucharistie sont corrélées intimement au point de ne pouvoir être comprises l’une sans l’autre : la Parole de Dieu se fait chair sacramentelle dans l’événement eucharistique. L’Eucharistie nous ouvre à l’intelligence de la Sainte Écriture, comme la Sainte Écriture illumine et explique à son tour le Mystère eucharistique. En effet, sans la reconnaissance de la présence réelle du Seigneur dans l’Eucharistie, l’intelligence de l’Écriture demeure incomplète. C’est pourquoi, «la Parole de Dieu et le Mystère eucharistique ont toujours et partout reçu de l’Église non pas le même culte mais la même vénération. »

LA PAROLE COMME SACREMENT 
publié le 17/06/2022
 
Puisque le Verbe, la Parole de Dieu, s’est fait chair, puis pain pour nous, nous pouvons dire que la Parole a en elle-même une dimension sacramentelle. La sacramentalité de la Parole se comprend en comparaison avec la présence réelle du Christ sous les espèces du pain et du vin consacrés.  
En nous approchant de l’autel et en prenant part au banquet eucharistique, nous communions réellement au corps et au sang du Christ. La proclamation de la Parole de Dieu dans la célébration implique la reconnaissance que le Christ lui-même est présent et s’adresse à nous pour être écouté. Sur l’attitude à avoir aussi bien envers l’Eucharistie qu’envers la Parole de Dieu, saint Jérôme affirme : «Nous lisons les Saintes Écritures. Je pense que l’Évangile est le Corps du Christ ; je pense que les Saintes Écritures sont son enseignement. Et quand il dit : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang (Jn 6, 53), ses paroles se réfèrent au Mystère [eucharistique], toutefois, le corps du Christ et son sang sont vraiment la Parole de l’Écriture, c’est l’enseignement de Dieu. Quand nous nous référons au Mystère [eucharistique] et qu’une miette de pain tombe, nous nous sentons perdus. Et quand nous écoutons la Parole de Dieu, c’est la Parole de Dieu et la chair du Christ et son sang qui tombent dans nos oreilles, et nous nous pensons à autre chose. Pouvons-nous imaginer le grand danger que nous courons ? ». Le Christ, réellement présent dans les espèces du pain et du vin, est présent analogiquement dans la Parole proclamée dans la liturgie. À cette lumière, il ne nous est plus possible d’arriver tranquillement à la messe, comme si nous pouvions rencontrer le Christ vivant dans l’eucharistie sans l’avoir rencontré et écouté vivant, qui nous parle dans les écritures proclamées dans la liturgie.

PAROLE DE DIEU ET LITURGIE (1) 
publié le 24/06/2022
 
Il existe un lien profond entre la Parole de Dieu et la liturgie. On peut dire que la liturgie est faite d’Écriture Sainte. Le chant d’entrée que le missel appelle antienne d’ouverture est tiré des psaumes. Les formules de salutations, le kyrie, le gloria sont extraits de la Parole de Dieu.  
La prière d’ouverture elle-même formule des demandes tirées ou inspirées de la Parole de Dieu. Les prières de présentation des offrandes sur l’autel, empruntées aux prières de bénédiction juives sont toutes tissées de l’écriture, comme les prières prononcées à voix basse par le prêtre extraites du livre de Daniel. Le chant de la préface au début de la partie eucharistique reprend la logique biblique de la mémoire des bienfaits du Seigneur pour l’actualiser au présent où se joue et opère le salut. Le sanctus et l’agnus sont pris à l’évangile et au prophète Isaïe. Le cœur de la messe, la consécration, est extrait de l’évangile. La prière du Notre Père aussi est évangélique. Le livre de l’Apocalypse est cité lorsque le prêtre proclame heureux les invités au festin des noces de l’agneau. Et la réponse que nous donnons emprunte ses mots encore une fois à l’évangile. La messe toute entière est ainsi pétrie de la Parole de Dieu. À chaque moment de l’histoire c’est dans l’écoute et l’accueil de cette Parole qu’est renouvelée l’alliance avec Dieu : depuis le don de la loi au Sinaï à la liturgie de retour de l’exil en passant par la proclamation solennelle de la Torah retrouvé sous le règne du roi Josias. C’est à chaque fois dans le cadre d’une liturgie que cette écoute et la réponse qui en découle sont vécues et scellées. En regardant bien, on s’aperçoit que la Parole de Dieu elle-même est toute tissée de la liturgie. Les lettres de Paul sont remplies d’hymnes liturgiques par exemple. Le dernier livre de la bible, l’apocalypse est en son entier une liturgie, dont nos célébrations d’ici-bas sont l’ébauche et l’anticipation. Il est impossible de penser une liturgie sans Écriture et inversement, sans la liturgie, l’Écriture serait privée du lieu essentiel de son actualisation.

PAROLE DE DIEU ET LITURGIE (2) 
publié le 26/08/2022
 
Né dans et pour la liturgie, l’Écriture ne retrouve toute sa dimension que dans la liturgie. La liturgie n’est pas seulement le lieu de la Parole, en ce sens qu’on y entend l’annonce du salut, mais parce que la Parole de Dieu s’y réalise, s’y actualise de façon privilégiée. En hébreu, « parole » signifie à la foi expression vocale et événement.  
La liturgie est inséparablement annonce et réalisation du dessein divin de salut : en tant que telle, elle est deux fois le lieu de la Parole, le haut lieu du Verbe qui jamais ne se tait, qui est toujours à l’œuvre comme son Père. Toute la liturgie de l’Église, dans son ensemble, est inséparablement annonce et réalisation du dessein de Dieu manifesté dans la Parole. Ceci est plus particulièrement vrai dans les sacrements, et surtout dans la messe qui est le sacrifice de la Croix reproduit sacramentellement pour nous. Ne pensons pas toutefois que la liturgie de la Parole, dans la messe, corresponde à l’annonce, et la liturgie eucharistique à la réalisation. C’est en elle-même que la Parole de Dieu proclamée est vivante et efficace. La présence du Christ dans sa parole n’est pas la même que sa présence dans les espèces eucharistiques lors du sacrifice de la messe mais ces deux modes de présence sont complémentaires ; il ne convient pas de les opposer. La Constitution de Vatican II sur la sainte Liturgie l’a clairement exprimé : « le Christ est là présent dans sa Parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures. Il est là présent lorsque l’Église prie et chante les Psaumes, lui qui a promis : « là où deux ou trois sont rassemblés en mon nom, je suis là au milieu d’eux ». (Mt 18,20). §7. À chaque célébration liturgique qui comporte toujours, d’une manière ou d’une autre, une lecture biblique, nous devons réentendre la parole que Jésus a dite à ses auditeurs dans la synagogue de Nazareth, quand, après avoir lu un passage du prophète Isaïe, il déclara : « Aujourd’hui s’accomplit à vos oreilles ce passage de l’Écriture » (Lc 4,21). Certes, la Bible doit nous parler à toute heure, mais ce n’est que dans la liturgie qu’elle prend toute son ampleur, qu’elle devient véritablement actuelle pour la communauté qui l’écoute et pour chacun de ses membres.

PAROLE DE DIEU ET DIALOGUE AVEC DIEU : HOMÉLIE 
publié le 02/09/2022
 
Lors de notre réflexion sur le psaume, nous avons vu que dans la partie de la messe consacrée à la proclamation de la Parole de Dieu se trouvait inscrite, avec les mots même de la Parole, la possibilité de répondre à Dieu. Dieu engage un dialogue et veut par Sa Parole faire advenir une réponse toujours plus libre de l’homme. C’est précisément le rôle de l’homélie que d’ouvrir le cœur de chacun à l’accueil de la Parole de Dieu, pour que celle-ci soit mise en application concrètement dans la vie de chacun.  
Que chacun, ayant entendu la Parole, puisse offrir une réponse existentielle à la Parole entendue. L’apôtre saint Jacques nous le rappelle clairement dans sa lettre : « Mettez la Parole en pratique, ne vous contentez pas de l’écouter : ce serait vous faire illusion. Car si quelqu’un écoute la Parole sans la mettre en pratique, il est comparable à un homme qui observe dans un miroir son visage tel qu’il est, et qui, aussitôt après, s’en va en oubliant comment il était. Au contraire, celui qui se penche sur la loi parfaite, celle de la liberté, et qui s’y tient, lui qui l’écoute non pour l’oublier, mais pour la mettre en pratique dans ses actes, celui-là sera heureux d’agir ainsi. » La réponse donnée à la Parole est celle suggérée par saint Paul aux Romains : « Je vous exhorte donc, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps – votre personne tout entière –, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait. » La Parole de Dieu doit transformer notre manière de penser. Dans ce nouvel esprit, notre volonté doit se porter plus fermement vers le bien, et cela doit se manifester dans un agir concret. L’homélie n’est donc ni une catéchèse, ni un cours de morale, mais elle doit être le prolongement et l’écho du dialogue que Dieu veut vivre avec son peuple, pour permettre à ce dernier d’offrir une réponse pleine à Sa Parole.

PAROLE DE DIEU ET DIALOGUE AVEC DIEU : CREDO (1) 
publié le 09/09/2022
 
Adhérant de tout cœur à la Parole de Dieu, nous offrons à Dieu notre réponse en professant notre foi.  
Nous avons pris l’habitude de réciter notre foi comme on pourrait réciter un texte appris par cœur, un texte renfermant un contenu, dont nous avons pu approfondir le sens par notre réflexion. Mais peut-être avons-nous oublié que la forme la plus ancienne de la profession de foi – que l’on retrouve dans la liturgie du baptême – est un dialogue en trois parties. Une triple affirmation positive opposée à la triple renonciation dite auparavant. Nous savons bien d’ailleurs que la foi n’est pas d’abord récitation d’un contenu mais que fondamentalement elle est un acte de conversion, un retournement de tout notre être pour nous tourner plein de confiance vers le Dieu invisible. Dans ce processus de conversion qui caractérise la foi, le « je » et le « tu », le « je » et le « nous » s’entrelacent. Quelqu’un me demande « Crois-tu ? » et je réponds : « Je crois » C’est bien moi, à la première personne qui crois, qui me convertis, et c’est mon existence qui doit changer. Mais inséparablement de cet élément personnel se trouve également un autre élément : l’option du moi se présente sous la forme d’une réponse à une question : « Crois-tu ? », « Je crois ». La foi est une réponse à un « tu » et une communion avec lui. La foi n’est pas le résultat d’élucubration du moi solitaire qui se forgerait ses idées tout seul sur la vérité. La foi est le fruit d’un dialogue, l’expression d’une audition, d’un accueil et d’une réponse, par laquelle l’homme, grâce à l’échange entre le « je » et le « tu » s’insère dans le « nous » de ceux qui partagent la même foi. La caractéristique de la foi est de naître de la prédication, d’être accueil d’une donnée, non un produit personnel. L’exercice de ma pensée sur l’objet de la foi est toujours une re-pensée de ce que j’ai entendu et reçu. La foi se présente d’abord à chacun de l’extérieur, elle n’est pas une idée personnelle mais est la parole d’un autre. « Crois-tu ? » « Je crois. » Elle nous devance. Elle est d’abord une donnée impossible à concevoir pleinement, que je dois accueillir. Cet accueil engage ma responsabilité, car même si le don n’est jamais pleinement ma propriété, et que je ne peux jamais combler pleinement mon retard par rapport à lui, je dois chercher à me l’assimiler de plus en plus, en me livrant à lui comme à un plus grand que moi. Il résulte de cela que la parole de foi n’est pas adaptable à loisir, interchangeable ; elle m’est imposée toute préparée devançant ma pensée. La réalité de ce donné me donne ce que je ne saurais me donner à moi-même. Il y a donc une dimension objective, sociale, collective de la foi, qui est la condition d’une véritable communion.

PAROLE DE DIEU ET DIALOGUE AVEC DIEU : CREDO (2) 
publié le 16/09/2022
 
La foi est d’abord appel à une communion, appel à l’unité sociale de l’esprit, par l’unité de la parole. C’est seulement dans un second temps, que la foi ouvre à chacun la voie d’une aventure personnelle vers la vérité. Cette dimension collective, sociale de la foi se vérifie en particulier par le nom selon lequel on désigne notre profession de foi : « le symbole ». 
Nous parlons du « symbole » des apôtres, ou du « symbole » de Nicée-Constantinople. Nous disons donc que la foi que nous récitons est un « symbole ». Mais qu’entendons-nous par-là ? Dire la foi comme symbole, c’est exprimer la nature de la foi : cette foi n’est pas une simple liste, une série de dogmes que nous pourrions séparer comme des atomes. Le terme symbole renvoie à un verbe qui signifie : mettre ensemble, réunir. Il s’agissait dans l’antiquité de réunir deux morceaux d’un même objet qu’on avait rompu comme signe de reconnaissance pour des hôtes, des messagers ou des partenaires d’un traité. Être en possession d’un des morceaux donnait droit vis-à-vis de l’autre possesseur du second morceau à tel ou tel objet, ou prestation. Le symbole est donc par définition un élément qui renvoie à un autre élément destiné à le compléter pour créer une unité réciproque. Le symbole est expression et moyen d’unité. Tel est donc le sens du symbole de la foi chrétienne : permettre l’unité, permettre une profession commune de Dieu, une adoration commune. Le symbole comme tel renvoie à l’autre, à l’unité de l’esprit dans l’unité de la parole professée. Le dogme exprimé dans le symbole est l’expression de notre culte, la forme de notre conversion, par laquelle nous nous tournons vers Dieu mais aussi les uns vers les autres pour sa commune glorification. Chaque homme ne détient la foi que comme symbole qui ne trouve son unité et son intégralité qu’en s’unissant aux autres. Pour réaliser le symbole, l’union aux autres est nécessaire. La foi demande l’unité, et est tournée vers l’Église. L’Église est partie intégrante de la foi. Je ne peux pas prétendre vivre ma foi seul sans perdre ainsi pour moi-même le symbole de la foi. De même, l’Église elle-même dans sa totalité ne détient la foi que comme symbole, comme moitié brisée, qui n’est vérité que par sa relation à l’infini, à Dieu, à ce qui est tout autre, et à quoi elle vise au-delà d’elle-même. À cette lumière, il est très nécessaire de revisiter notre rapport à la foi, dans laquelle bien souvent nous faisons le tri en ne conservant que ce qui nous convient et entre dans les limites de notre raison. Par cette attitude notre foi se limite à un sentiment subjectif, qui nous coupe de la communion de la foi dans l’Église et de la possibilité d’entrer avec les autres dans la pleine alliance avec Dieu. 
 
CONSUBSTANTIEL AU PÈRE (1)
publié le 23/09/2022
 
Certains trouveront peut-être que la nouvelle traduction du Credo complique beaucoup les choses. Que signifie donc ce mot « consubstantiel » ? Quelle grande différence avec l’expression précédente « de même nature » ? Cela peut sembler une discussion de spécialiste et pourtant, ça ne l’est pas. Ce qui est en jeu, c’est la reconnaissance de la divinité du Fils. Si le Fils n’est pas Dieu, alors nous ne sommes pas sauvés. De la précision de notre foi dépend ainsi la vérité de notre salut. Or au Concile de Nicée, se posait justement cette question de l’identité du Fils par rapport au Père : est-il Dieu au même titre que le Père ? Sa nature est-elle d’une nature inférieure (hérésie arienne), ou bien y a-t-il une égalité de divinité, de substance, entre le Père et le Fils (Nicée) ? En s’appuyant sur l’Écriture, et notamment l’évangile de Jean, on pense le Fils unique comme engendré du Père. Cette génération, les Ariens la concevaient comme une création de la créature la plus sublime et, en ce sens, divine par façon de parler. Notre Credo, au contraire, affirme que cet engendrement du Fils n’est pas une création : « engendré, non pas créé ». Et il prend au sérieux ce qu’affirme le Prologue de Jean « par lui tout a été fait » : le Fils est absolument Dieu créateur avec le Père.

CONSUBSTANTIEL AU PÈRE (2)
publié le 30/09/2022
 
Pour dire la divinité du Fils de Dieu et son identité avec le Père, les Pères conciliaires appuyés sur l’Écriture utilisent les mots issus de la philosophie grecque. Ces mots sont employés pour dire que le Fils est l’unique engendré (monogenes) du Père, et qu’il est de la même substance que le Père (homoousios to patri). Ce mot homoousios – consubstantiel – est fondamental pour notre foi, car il dit que le Fils n’est pas créé par le Père ; que la filiation entre les deux n’est pas de l’ordre d’une création mais d’un engendrement, ce qui implique qu’ils sont la même substance divine. Le Père et moi nous sommes un dit Jésus. Il n’était pas faux de dire que le Fils est « de même nature » que le Père, car ce qui est de même substance est nécessairement de même nature. Mais c’est insuffisant, parce que ce qui est de même nature n’est pas forcément de même substance. Par exemple, deux êtres humains sont de même nature et pour autant ils ne sont pas « un » (Jn 17,22), chacun d’eux reste un individu bien distinct. En revanche, nous croyons bien en « un seul Dieu », un Dieu à la fois un et trine. Or, dire que les personnes divines partagent la même substance, c’est dire qu’ils ne sont qu’un seul Dieu. Il est donc préférable de dire que le Fils est « consubstantiel » au Père, car en plus de dire qu’il a la même nature, on dit aussi qu’ainsi Père et Fils ne sont qu’un seul Dieu, et non deux exemplaires d’un même Dieu.

PRIÈRE UNIVERSELLE
publié le 07/10/2022
 
Cette communion de la foi qui fait l’unité de l’Église n’est pas une communion fermée. Étant une communauté de frères et sœurs unis dans la foi et la charité, l’Église devient la communauté capable de porter les hommes comme elle-même est portée par le Christ. Elle réalise cette mission en particulier dans la prière, par laquelle elle remet entre les mains de Dieu non seulement ses propres soucis mais aussi ceux de l’Église tout entière et ceux du monde entier. La prière universelle exprime quelque chose de profond sur l’identité et la mission de l’Église. Le Christ, grand prêtre, intercède pour les hommes. Ce ne sont pas seulement quelques instants de sa vie, mais c’est toute sa vie donnée, offerte au Père, particulièrement sa mort, sa résurrection et son ascension, qui, grâce à la perfection de sa charité, constitue une prière agréable à Dieu. Lorsque nous célébrons le mystère de l’eucharistie, le Christ nous associe à son œuvre d’offrande et de prière. Par le baptême, il nous a intégrés à Son Corps et rendus capable, unis à lui, d’exercer le ministère sacerdotal dans la puissance de Son Esprit. Le Christ avant sa passion rappelle par ailleurs à ses disciples qu’ils n’ont pas encore prié en Son Nom, mais que lorsqu’ils prieront en Son Nom, Il les exaucera. C’est ce que nous faisons à la messe. En notre communauté, vivant d’un seul cœur et d’une seule âme dans l’unité de la foi, le Père reconnait les membres du Corps de Son Fils ; il reconnait dans notre prière, celle de Son propre Fils, prière qui lui est agréable en raison de l’amour de Celui qui l’offre. Ainsi, en chaque prière universelle, nous participons à la grande œuvre de salut du Christ, pour le monde entier. Tâchons désormais d’être attentifs et de nous unir de tout cœur à cette prière. Ici se joue une part de notre véritable participation à la messe.