Lorsque je suis arrivé à Antony il y a bientôt dix ans, j’ai de suite admiré l’organisation des services mis en place à Saint-Maxime et à Saint-Saturnin pour bien gérer la diversité de ses missions… Prise en charge de la liturgie, accueil paroissial, équipes Mariages et Baptêmes bien structurées pour la préparation des fiancés et celle des jeunes parents pour le baptême de leurs petits enfants. Et que dire de la célébrissime AFED, organisée comme une horloge pour préparer les familles en deuil à prier avec nous pour leur défunt ? Que dire aussi des valeureux catéchistes à l’œuvre avec les enfants ? J’arrête là cette liste très loin d’être exhaustive.
Oui, j’admirais : je n’avais pas rencontré cela partout. Mais comme je n’étais déjà plus un perdreau de l’année, je savais aussi par expérience que plus on roule vite et bien, plus on se fatigue ; et c’est ainsi que j’ai vu peu à peu des rangs se clairsemer dans ces équipes, pour de nombreuses raisons : déménagements, l’âge qui vient, l’usure d’un long service, le désir de faire autre chose, des grands-parents très sollicités, des décès…
Toutes choses normales et compréhensibles lorsque le relais est assuré. Mais hélas, c’est là que le bât blesse, ce relais a bien du mal à fonctionner : les équipes peinent à se renouveler (phénomène qui frappe d’ailleurs le bénévolat bien au-delà des mouvements d’Église). Et comme il peut y avoir aussi une petite baisse d’enthousiasme, on constate bientôt que l’Accueil ne repose plus que sur quelques personnes, puis à certains jours on voit Sylvie se jeter aux pieds des animateurs liturgiques parce que plusieurs messes à venir ne sont pas assurées. On apprend que les équipes Baptêmes, Mariages, tirent la sonnette d’alarme, que les catéchistes embaucheraient bien aussi, que l’aumônerie manque cruellement d’animateurs…
Ce ne sont là que quelques exemples dans une période où l’on prend parfois des airs penchés pour relever que ‘les paroisses devraient se faire plus missionnaires’… Or, la mission, certes bien plus large que la paroisse, commence chez elle dans le bureau d’accueil, dans nos salles pour les préparations et les catéchèses, et bien sûr dans l’église qui voit passer beaucoup de monde.
Pour être efficace, l’évangélisation a besoin d’évangélisateurs qui se montrent persévérants dans leurs engagements petits ou grands… Elle a besoin de chrétiens qui ne laissent pas refroidir leur générosité. Et c’est au cœur de celle-ci que nous trouvons la joie la plus profonde. Accepterez-vous d’y goûter ?
Père Jean-Jacques BODVING.