La paroisse n’est ni le curé, ni les prêtres, ni les fidèles, mais la communauté que nous formons ensemble. Cette communauté ne peut exister que dans le Christ et ne peut être vécue que fraternellement les uns avec les autres (Jn 13, 35).
La première chose à faire est donc de convertir mon cœur, d’orienter mon regard et de tenir mes sens en éveil pour savoir si, par ma prière, ma présence et mon engagement, la paroisse demeure ce lieu où le peuple chrétien « est initié à l’expression ordinaire de la vie liturgique, est rassemblé dans cette célébration ; reçoit l’enseignement de la doctrine salvifique du Christ, pratique la charité du Seigneur dans des œuvres bonnes et fraternelles » (Catéchisme Église Catholique n°2179).
L’amour en est la condition fondamentale. Le pape François nous y encourage : « La communauté qui préserve les petits détails de l’amour, où les membres se protègent les uns les autres et créent un lieu ouvert et d’évangélisation, est le lieu de la présence du Ressuscité qui la sanctifie selon le projet du Père. » (Gaudete et Exsultate n°145). Très concrètement, le Saint-Père nous rappelle pour cela les trois mots-clefs, « s’il te plaît, merci, pardon », car « dits au bon moment, [ils] protègent et alimentent l’amour, jour après jour » (Amoris Laetitia n°133).
Ensuite, il faut bien sûr s’engager ensemble, selon nos talents, avec « audace et ferveur » (GE n°129), en s’appuyant les uns sur les autres (Pr 18, 19) et avec l’aide des saints, « parce que leurs vies nous invitent à sortir de la médiocrité tranquille et anesthésiante » (GE n°18). Mais cet engagement doit s’enraciner dans la vision pastorale de la paroisse, sinon il peut vite se transformer en un activisme épuisant.
A Saint-Saturnin comme à Saint-Maxime, nous avons pris le temps de définir la vision pastorale en trois axes qui correspondent à la réalité de nos paroisses. Cette vision trace un chemin, une feuille de route pour que les choses « bougent » en cohérence : « Se laisser rencontrer par le Christ, Favoriser les rencontres et Inviter à rencontrer le Christ ». C’est cette vision pastorale qui doit faire bouger chacun de nous pour « la gloire de Dieu et le salut du monde ».
Car notre paroisse ne sera pas une communauté accueillante parce qu’on dira « voyez comme les choses bougent », mais bien parce qu’on dira « voyez comme ils s’aiment ». Et le reste sera offert de surcroît par l’Esprit Saint.
Olivier MORDEFROID, paroissien.
Article à paraître dans le numéro de juin de la revue marianiste Vie et Fraternité Marianistes (VFM).