Ce devrait être un pléonasme que de dire que les ministres ordonnés le sont pour le service. Le mot ‘ministre’ vient en effet du mot latin minister qui signifie ‘serviteur’. Et ce n’est pas le moindre des paradoxes que ce mot, forgé à partir de la racine minus (‘inférieur’), en soit venu à désigner d’abord un ‘agent supérieur du pouvoir exécutif’ selon la définition usuelle de nos dictionnaires français.
Ce mardi 26 mars, deux paroissiens d’Antony, Philippe Laplane et Jean-Marie Warnan, ont été institués lecteurs et acolytes (service de la Parole de Dieu et de l’Autel), dernière étape les concernant avant d’être ordonnés diacres et donc devenir des ministres ordonnés. Nous aurons alors la chance de connaître localement une présence encore plus importante de diacres, dans une diversité qui est une richesse. Et ce d’autant plus que notre paroisse accueille régulièrement, comme en ce moment avec Marc Leroi, des diacres qui continuent leur cheminement pour être ordonnés prêtres.
Tout ceci peut être l’occasion de rappeler que le diaconat, s’il est bien la porte d’entrée dans le ministère ordonné en tant que ‘premier degré’ du sacrement de l’Ordre comme le disent les théologiens, est une porte d’entrée par le service pour tous les ministres ordonnés. La dernière version d’un article du Code de Droit Canonique portant sur le sacrement de l’Ordre et ceux qui le reçoivent (dans le cadre d’une révision voulue par le pape Benoît XVI en 2009) va bien ainsi dans ce sens d’un dénominateur commun à chercher, pour le ministère ordonné, autour du service : « Par le sacrement de l’Ordre, d’institution divine, certains fidèles sont constitués ministres sacrés par le caractère indélébile dont ils sont marqués ; ils sont consacrés et députés pour servir, chacun selon son rang, à un titre nouveau et particulier, le Peuple de Dieu » (can. 1008).
Ministres ordonnés, nous le sommes tout d’abord pour le service du Peuple de Dieu afin de le conduire lui-même à être au service du monde en servant son Dieu. Tenir cette conviction est sans doute un préalable à tout risque de déviances dans l’exercice d’une quelconque autorité dans l’Église – au premier chef pour les ministres ordonnés –, déviances qui ont conduit dans certains cas à l’extrémité des abus que l’on connaît maintenant.
Christian PIAN, diacre